Qu'il s'agisse des stratégies des constructeurs, des choix de plates-formes ou encore du développement d'applications, tous les indicateurs montrent que les entreprises sont en train de modifier profondément leurs approches de la mobilité de leurs collaborateurs. Deux principales tendances, déjà perceptibles en 2010, vont ainsi s'affirmer en 2011 : le déclin de RIM (avec son BlackBerry) et la prise de conscience des bénéfices des outils mobiles pour la performance des organisations.
Propulsée par la demande des employés d'utiliser leurs appareils personnels pour leurs activités professionnelles, la diversité des plates-formes supportées devient la règle pour les entreprises, qui y voient également un avantage économique (lorsqu'elles n'ont alors plus à fournir le matériel). Good Technology, fournisseur de solutions d'administration de parcs mobiles, révèle dans une étude des usages de ses clients que plus de 2000 d'entre eux (dont une bonne part des "Fortune 500") ont "activé" en 2010 des appareils sous iOS (le système d'Apple) et/ou Android, 60% supportant les deux plates-formes.
Dans les détails, l'offre d'Apple conserve la préférence des entreprises et sa tablette iPad, en particulier, rencontre un fort succès avec 22% des activations enregistrées, 6 mois seulement après son lancement. Les institutions financières sont les premières à faire ce choix et il semblerait donc qu'elles aient trouvé des usages pour cette nouvelle catégorie de matériel, qui va encore se développer avec l'arrivée de nouveaux produits en 2011.
Les constructeurs ont bien compris cette tendance. Après avoir renforcé les mécanismes de sécurité indispensables pour une utilisation professionnelle de ses iPhones et iPad, Apple, tout en continuant à focaliser ses efforts sur le marché grand public, bénéficie des solutions de ses partenaires (Good Technology, MobileIron, NetHawk...) pour séduire les entreprises. De son côté, Google, dans une position assez similaire, annonce une version 3 d'Android apportant de nouvelles fonctions d'administration, en particulier pour les tablettes.
Pour RIM et ses BlackBerrys, qui avaient jusqu'à maintenant un quasi-monopole des déploiements de smartphones en entreprise, la stratégie devient défensive. Sa tablette Playbook sera une réponse directe à l'iPad, avec laquelle le constructeur espère faire valoir sa maîtrise des besoins professionnels. Et, pour lutter contre la mode des mobiles personnels utilisés pour le travail, BlackBerry Balance, annoncé pour le premier trimestre, proposera à l'inverse d'ouvrir les appareils fournis par l'entreprise aux usages personnels, dans un mode "étanche" qui maintiendra les niveaux de sécurité actuels.
Du côté des utilisateurs, c'est une enquête de Sybase sur les applications mobiles (aux Etats-Unis et au Royaume-Uni) qui nous donne les tendances. Elle nous apprend par exemple que 9 entreprises sur 10 vont développer de nouvelles applications en 2011, souvent en grand nombre (plus de 20 pour 20% d'entre elles). Et, bien qu'une courte majorité (55%) ait adopté une vision stratégique, elles sont 82% à considérer que les applications mobiles sont bénéfiques pour leurs activités, citant les économies et les gains de productivité comme principaux facteurs d'adoption.
Les entreprises interrogées confirment également la diversité des plates-formes, 38% estimant qu'elles en supporteront 5 ou plus. Sans surprise dans ce contexte, la principale crainte vis-à-vis de la prolifération des applications mobiles est liée à la sécurité.
Nous sommes aujourd'hui à un tournant de l'utilisation du mobile en entreprise, qui, d'un terminal d'accès itinérant à la messagerie (la "niche" originelle du BlackBerry), se transforme en un véritable outil de travail embarquant des applications professionnelles. Avec de nouvelles plates-formes mieux adaptées à ce besoin (iOS, Android) et de nouvelles catégories de matériel (tablettes), les DSI vont être fortement sollicités cette année pour répondre aux attentes de leurs clients...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)