Qu'il s'agisse de faciliter la vie des consommateurs (comme dans les cas de NFB ou İşbank), que l'objectif soit de fournir un nouveau service (par exemple pour BBVA) ou encore d'atteindre les populations non bancarisées, le retrait d'argent sur DAB ("Distributeur Automatique de Billets") sans carte est une tendance qui se développe partout dans le monde.
La dernière initiative [PDF] en date dans ce domaine est celle qui met en scène le premier opérateur indépendant de distributeurs au Royaume-Uni, Bank Machine, et la startup des paiements en ligne Ukash.
Rappelons que cette dernière a développé un modèle original permettant aux personnes non équipées ou ne souhaitant pas utiliser leur carte bancaire sur internet de régler en espèces leurs achats sur plusieurs milliers de boutiques du web. Son fonctionnement, basé sur un principe de compte prépayé, est d'une simplicité enfantine : l'utilisateur achète, auprès d'un des plus de 420 000 commerçants de proximité partenaires, un coupon Ukash (pour le montant de son choix) dont il lui suffit ensuite de saisir le code pour payer un achat en ligne.
A partir de juin prochain, grâce au partenariat avec Bank Machine, les clients de Ukash auront donc la possibilité de retirer l'argent disponible sur leur compte depuis un des 3 500 GABs du réseau britannique indépendant, en saisissant uniquement un code de retrait et quelques données d'identification.
Ce nouveau service apporte deux avantages décisifs au système Ukash : d'une part, il devient possible de reconvertir en espèces le montant non dépensé d'un compte (ce qui réduit les risques de frustration et les freins à l'utilisation du pré-paiement) et, d'autre part, son utilisation pour des paiements P2P (de "pair à pair") bénéficie ainsi d'une option de retrait sur GAB, ce qui le transforme en un véritable service de transfert d'argent liquide et en développe les usages possibles.
Bien sûr, cette initiative est relativement anecdotique et il est extrêmement peu probable qu'elle soit répliquée un jour en France, ne serait-ce que parce que les banques, qui opèrent l'immense majorité du réseau de GABs de l'hexagone, sont peu enclines à engager des partenariats avec des "concurrentes" sur le secteur des paiements (on pourrait tout de même rêver à des retraits PayPal sur les distributeurs !).
Cependant, il reste intéressant de retenir de cette expérience une nouvelle démonstration des possibilités offertes par les GABs pour des usages non classiques. A l'heure où le paiement sur mobile commence à émerger comme une vraie tendance, sans toutefois remplacer les espèces, la question de la relation entre téléphone et distributeur va inévitablement se poser à moyen terme : faudra-t-il remplacer tous les appareils existants pour supporter les nouveaux moyens de paiement ou suffira-t-il de leur ajouter quelques fonctions "intelligentes" pour les prendre en charge ? Il devient urgent d'y réfléchir et de préparer la transition...
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