Comme d'habitude, cet été a été relativement calme pour l'innovation dans les services financiers. Sauf dans le secteur du paiement via mobile, dont l'agitation ne connaît décidément aucun répit. Ainsi, outre les dernières annonces déjà évoquées dans ces colonnes (par exemple celle de Square avec Starbucks), les dernières semaines ont été riches de nouveaux lancements qui, de plus en plus souvent, ne tiennent plus uniquement de l'expérimentation et présagent au contraire d'une généralisation proche.
Comme je l'évoquais récemment à propos de l'expérimentation française de McDonald's, les grandes chaînes du commerce de détail se laissent progressivement séduire par les possibilités offertes par le mobile pour accélérer leurs processus de vente. Dans les traces de Starbucks, sa concurrente Dunkin' Donuts est la nouvelle entrante de la semaine écoulée.
L'approche adoptée est identique à celle de son "modèle" : l'application mobile du réseau de cafés permet aux consommateurs américains de dématérialiser les cartes prépayées de la marque (la "carte DD"). Une fois leur compte enregistré, ils peuvent le recharger avec leur carte bancaire et payer pour leurs achats en présentant le code à barres correspondant, qui s'affiche sur l'écran de leur téléphone.
L'approche adoptée est identique à celle de son "modèle" : l'application mobile du réseau de cafés permet aux consommateurs américains de dématérialiser les cartes prépayées de la marque (la "carte DD"). Une fois leur compte enregistré, ils peuvent le recharger avec leur carte bancaire et payer pour leurs achats en présentant le code à barres correspondant, qui s'affiche sur l'écran de leur téléphone.
Cette nouvelle solution confirme une tendance qui commence à s'affirmer : une certaine catégorie de commerçants (pour l'instant, la restauration rapide est la plus en pointe) n'hésite plus à capitaliser sur des applications mobiles pour améliorer leur efficacité opérationnelle. Une fois encore, le système retenu est en boucle fermée (utilisable uniquement chez Dunkin' Donuts), mais il a le mérite d'être simple à mettre en place et à utiliser (tellement qu'il est immédiatement disponible dans tous les restaurants américains de la chaîne, sans passage par une phase de test). Le pragmatisme reste payant.
Information repérée grâce à Damien Simon (merci !).
Information repérée grâce à Damien Simon (merci !).
Par sa taille, Discover est certes beaucoup moins connu (surtout en Europe) que ses principaux concurrents, Visa, MasterCard et American Express, mais son réseau de paiement n'est pas pour autant négligeable. C'est la raison pour laquelle les accords signés successivement avec Google et PayPal méritent d'être soulignés.
Le premier de ces partenariats est une confirmation de ce qui était suggéré lors de la conférence Google I/O : les cartes de crédit de Discover peuvent être désormais ajoutées, d'un simple clic depuis ses services en ligne, au porte-monnaie mobile Google Wallet. Celui-ci trouve ainsi un nouveau souffle, certainement bienvenu, alors qu'il n'était jusqu'alors "porté" que par la banque Citi (et ses cartes MasterCard).
L'autre annonce a une ampleur toute différente, bien qu'elle ne soit destinée à se concrétiser que l'an prochain et que les détails techniques n'en soient pas connus. Après ses expérimentations avec une poignée d'enseignes, la stratégie de PayPal en direction du commerce de proximité prend un nouvel élan : les 7 millions de commerçants partenaires de Discover (aux États-Unis) devraient être en mesure d'accepter ses moyens de paiement en 2013.
L'aspect le plus notable de la stratégie de Discover est de ne pas se limiter à une seule option : le paiement par mobile est encore balbutiant et il est impossible de connaître les gagnants de demain, aussi est-il préférable de sélectionner plusieurs candidats pour assurer l'avenir.
Le premier de ces partenariats est une confirmation de ce qui était suggéré lors de la conférence Google I/O : les cartes de crédit de Discover peuvent être désormais ajoutées, d'un simple clic depuis ses services en ligne, au porte-monnaie mobile Google Wallet. Celui-ci trouve ainsi un nouveau souffle, certainement bienvenu, alors qu'il n'était jusqu'alors "porté" que par la banque Citi (et ses cartes MasterCard).
L'autre annonce a une ampleur toute différente, bien qu'elle ne soit destinée à se concrétiser que l'an prochain et que les détails techniques n'en soient pas connus. Après ses expérimentations avec une poignée d'enseignes, la stratégie de PayPal en direction du commerce de proximité prend un nouvel élan : les 7 millions de commerçants partenaires de Discover (aux États-Unis) devraient être en mesure d'accepter ses moyens de paiement en 2013.
L'aspect le plus notable de la stratégie de Discover est de ne pas se limiter à une seule option : le paiement par mobile est encore balbutiant et il est impossible de connaître les gagnants de demain, aussi est-il préférable de sélectionner plusieurs candidats pour assurer l'avenir.
Un autre domaine où les initiatives se succèdent sans relâche est celui du terminal de paiement sur mobile ou, autrement dit, des concurrents putatifs de Square. Une nouvelle startup, SumUp, s'y essaye en Europe (pour l'instant au Royaume-Uni, en Irlande, en Allemagne et en Autriche), à la suite, entre autres, de mPowa et iZettle.
La solution est classiquement composée d'un lecteur de carte (à puce, pour notre côté de l'Atlantique) à connecter au téléphone et d'une application (pour iPhone et Android) proposant des fonctions minimales de gestion de caisse.
La solution est classiquement composée d'un lecteur de carte (à puce, pour notre côté de l'Atlantique) à connecter au téléphone et d'une application (pour iPhone et Android) proposant des fonctions minimales de gestion de caisse.
Comme iZettle, SumUp choisit d'"authentifier" les transactions par signature du porteur (sur l'écran du téléphone) et non par saisie de code PIN. Et, devant les difficultés que fait Visa avec cette technique (dont sa consœur souffre aussi), un pis-aller (supposé temporaire) est mis en place, sous la forme typique d'un achat en ligne, que le client validera alors par la saisie d'un code 3D-Secure reçu par SMS. Autant dire que l'expérience utilisateur sera loin d'être idéale dans ce cas.
Alors que TechCrunch indique que SumUp aurait reçu plus de 20 millions de dollars de financement, il semblerait qu'une mini-bulle soit en train de se créer autour de ce secteur. Les intervenants ne perçoivent probablement pas toute la difficulté qu'il y a à répliquer le succès de Square...
Ce cas est aussi l'occasion de mesurer le gouffre existant entre les entrepreneurs français et leurs collègues étrangers : après Cellfony, qui se débat depuis plus d'un an pour faire "certifier" son modèle de saisie de code PIN sur le mobile, une deuxième startup hexagonale, PayPlug, tente la même aventure avec, pour l'instant, le même résultat. Entre des solutions "approximatives" mais distribuées (mPowa, iZettle...) et ces approches techniquement "parfaites" mais dont la sortie est toujours repoussée, il n'est pas sûr que les français aient choisi la bonne voie...
Alors que TechCrunch indique que SumUp aurait reçu plus de 20 millions de dollars de financement, il semblerait qu'une mini-bulle soit en train de se créer autour de ce secteur. Les intervenants ne perçoivent probablement pas toute la difficulté qu'il y a à répliquer le succès de Square...
Ce cas est aussi l'occasion de mesurer le gouffre existant entre les entrepreneurs français et leurs collègues étrangers : après Cellfony, qui se débat depuis plus d'un an pour faire "certifier" son modèle de saisie de code PIN sur le mobile, une deuxième startup hexagonale, PayPlug, tente la même aventure avec, pour l'instant, le même résultat. Entre des solutions "approximatives" mais distribuées (mPowa, iZettle...) et ces approches techniquement "parfaites" mais dont la sortie est toujours repoussée, il n'est pas sûr que les français aient choisi la bonne voie...
Dans toute cette agitation, les banques sont de moins en moins présentes et semblent même lâcher prise. Et une des seules actualités notables de ces derniers jours est une n-ième expérimentation de paiement sans contact (NFC) sur mobile, lancée par la Komerční Banka, filiale tchèque de Société Générale.
Un test de plus, avec tous les handicaps classiques du genre : une multitude d'acteurs (l'opérateur Telefónica, Visa Europe et Samsung, en plus de la banque), des limitations techniques (compatibilité avec un seul modèle de téléphone, entre autres) et une proposition de valeur (pour le consommateur) apparemment absente (les 250 CZK – environ 10 euros – offerts aux participants tiennent de l'anecdote). Ne parlons pas des objectifs, dont il reste à espérer qu'ils sont simplement tenus secrets...
Si les acteurs impliqués croient réellement à la technologie sans contact pour le paiement mobile, il est tout de même invraisemblable qu'ils ne s'inspirent pas un minimum des clés de succès des initiatives qui fonctionnent. Mais non, ils continuent inlassablement les mêmes expériences aux 4 coins du monde et espèrent que la "magie" opère ! Comme disait Albert Einstein : "La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent".
Un test de plus, avec tous les handicaps classiques du genre : une multitude d'acteurs (l'opérateur Telefónica, Visa Europe et Samsung, en plus de la banque), des limitations techniques (compatibilité avec un seul modèle de téléphone, entre autres) et une proposition de valeur (pour le consommateur) apparemment absente (les 250 CZK – environ 10 euros – offerts aux participants tiennent de l'anecdote). Ne parlons pas des objectifs, dont il reste à espérer qu'ils sont simplement tenus secrets...
Si les acteurs impliqués croient réellement à la technologie sans contact pour le paiement mobile, il est tout de même invraisemblable qu'ils ne s'inspirent pas un minimum des clés de succès des initiatives qui fonctionnent. Mais non, ils continuent inlassablement les mêmes expériences aux 4 coins du monde et espèrent que la "magie" opère ! Comme disait Albert Einstein : "La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent".
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