Presque 3 ans après le lancement de Kwixo par le Crédit Agricole et 1 an et demi après celui de S-Money par BPCE, expériences dont les résultats sont pour le moins extrêmement mitigés, le Crédit Mutuel s'apprête à son tour à lancer son porte-monnaie mobile, selon Les Echos. Fivory saura-t-il tirer les leçons du passé ?
A défaut d'apporter une réponse définitive à cette question, la stratégie retenue, sensiblement différente de celle de ses prédécesseurs, peut incontestablement constituer un atout : plus qu'une solution d'échange d'argent entre particuliers et de paiement en ligne (la cible principale de Kwixo) ou en boutique (la priorité pour S-Money), Fivory entend se positionner avant tout comme une « application de shopping connectée ».
Que faut-il comprendre par là ? En fait, le porte-monnaie dont il est question ici ne sert pas uniquement à payer. Son rôle commence bien avant l'achat : les commerçants qui l'ont adopté sont référencés au sein d'une galerie virtuelle installée dans l'application. Comme dans une sorte de réseau social spécialisé, les consommateurs peuvent s'abonner à ceux qui les intéressent. Ils auront alors la possibilité de recevoir les informations ou bénéficier des promotions que proposent leurs marchands préférés.
Au bout de la chaîne, Fivory prend tout de même en charge les paiements. L'approche privilégiée pour ce faire est la technologie sans contact sur mobile, ce qui laisse, hélas, présager de difficultés de mise en œuvre : il est prévu une distribution (par les commerçants ?) de stickers NFC pour les porteurs de téléphones incompatibles (dont l'iPhone, évidemment), et, dans tous les cas, la procédure d'enrôlement risque d'être complexe (sauf si le Crédit Mutuel parvient à se distinguer de ses concurrents).
Heureusement, d'autres solutions techniques sont prévues, soit par capture d'un QR code soit par saisie du numéro de mobile du client. Cependant, celles-ci présentent aussi un inconvénient majeur : elles ne sont pas aujourd'hui intégrées nativement dans la plupart des terminaux d'encaissement équipant les commerçants (me semble-t-il). D'autres options sont déjà envisagées – par bluetooth (dans la lignée de la mode des « beacons »), par reconnaissance vocale… – mais elles ont le même handicap.
A défaut d'apporter une réponse définitive à cette question, la stratégie retenue, sensiblement différente de celle de ses prédécesseurs, peut incontestablement constituer un atout : plus qu'une solution d'échange d'argent entre particuliers et de paiement en ligne (la cible principale de Kwixo) ou en boutique (la priorité pour S-Money), Fivory entend se positionner avant tout comme une « application de shopping connectée ».
Que faut-il comprendre par là ? En fait, le porte-monnaie dont il est question ici ne sert pas uniquement à payer. Son rôle commence bien avant l'achat : les commerçants qui l'ont adopté sont référencés au sein d'une galerie virtuelle installée dans l'application. Comme dans une sorte de réseau social spécialisé, les consommateurs peuvent s'abonner à ceux qui les intéressent. Ils auront alors la possibilité de recevoir les informations ou bénéficier des promotions que proposent leurs marchands préférés.
Au bout de la chaîne, Fivory prend tout de même en charge les paiements. L'approche privilégiée pour ce faire est la technologie sans contact sur mobile, ce qui laisse, hélas, présager de difficultés de mise en œuvre : il est prévu une distribution (par les commerçants ?) de stickers NFC pour les porteurs de téléphones incompatibles (dont l'iPhone, évidemment), et, dans tous les cas, la procédure d'enrôlement risque d'être complexe (sauf si le Crédit Mutuel parvient à se distinguer de ses concurrents).
Heureusement, d'autres solutions techniques sont prévues, soit par capture d'un QR code soit par saisie du numéro de mobile du client. Cependant, celles-ci présentent aussi un inconvénient majeur : elles ne sont pas aujourd'hui intégrées nativement dans la plupart des terminaux d'encaissement équipant les commerçants (me semble-t-il). D'autres options sont déjà envisagées – par bluetooth (dans la lignée de la mode des « beacons »), par reconnaissance vocale… – mais elles ont le même handicap.
Le lancement expérimental de Fivory est prévu le mois prochain, avec une centaine de boutiques de l'artère principale de Boulogne-Billancourt (92). A l'instar de son concurrent le plus proche, S-Money, son plus grand défi sera certainement de conquérir des marchands pour développer sa présence et sa notoriété. Pour ce faire, le choix a été fait d'aborder le déploiement par « proximité », en considérant que la constitution d'un écosystème local favorisera l'adoption par les consommateurs. Mais, quelles que soient les qualités de l'offre, la généralisation sera indubitablement longue et ardue.
En synthèse, le Crédit Mutuel s'inspire beaucoup plus des initiatives des grandes « startups » américaines (PayPal, Square Wallet, voire Google Wallet…) que des porte-monnaie mobiles des banques françaises : son objectif est d'occuper un espace plus large dans l'ensemble du processus d'achat, depuis la recherche d'un produit jusqu'à l'analyse des comportements et la fidélisation des clients (qui semblent être également présentes – à l'usage exclusif du commerçant – dans Fivory).
Dans ce cycle global, où le marketing devient prépondérant, le paiement ne représente finalement qu'une composante mineure (en tous cas pour la valeur apportée). Alors, au vu des difficultés qu'il induit et du risque qu'il constitue pour l'adoption, on pourrait se demander s'il a vraiment sa place dans la solution imaginée par le Crédit Mutuel, au moins dans un premier temps. Et si l'idée de Yaap (évoquée justement hier) de s'en affranchir totalement était la bonne ?
En synthèse, le Crédit Mutuel s'inspire beaucoup plus des initiatives des grandes « startups » américaines (PayPal, Square Wallet, voire Google Wallet…) que des porte-monnaie mobiles des banques françaises : son objectif est d'occuper un espace plus large dans l'ensemble du processus d'achat, depuis la recherche d'un produit jusqu'à l'analyse des comportements et la fidélisation des clients (qui semblent être également présentes – à l'usage exclusif du commerçant – dans Fivory).
Dans ce cycle global, où le marketing devient prépondérant, le paiement ne représente finalement qu'une composante mineure (en tous cas pour la valeur apportée). Alors, au vu des difficultés qu'il induit et du risque qu'il constitue pour l'adoption, on pourrait se demander s'il a vraiment sa place dans la solution imaginée par le Crédit Mutuel, au moins dans un premier temps. Et si l'idée de Yaap (évoquée justement hier) de s'en affranchir totalement était la bonne ?
Information repérée grâce à A. Dyevre (merci !)
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