Mieux vaut tard que jamais ? Quand les banques espagnoles – mais il en serait probablement de même dans n'importe quel pays du monde – parviennent à se rassembler autour d'un système de paiement mobile commun, il faut croire qu'elles ont fini par prendre conscience de l'ampleur de la menace que représentent les nouveaux entrants…
Baptisé Bizum, le porte-monnaie virtuel débutera son existence en douceur, à partir du mois prochain, en ne proposant initialement qu'une fonction d'échange d'argent entre particuliers (de 0,50 à 500 euros). Ce n'est qu'en 2017 que devraient être introduits les paiements à destination de commerçants, en ligne ou de proximité. Dans ce dernier cas, les concepteurs de la solution ont opté, sans grande surprise, pour une technologie sans contact (NFC) qui offre une expérience client (relativement) correcte.
Derrière ces caractéristiques techniques plutôt conventionnelles, ce qui étonne le plus est la présence d'une trentaine de banques dans l'initiative, parmi lesquelles figurent les plus importantes : La Caixa, BBVA, Santander, Sabadell, Bankia, Banco Popular… L'enjeu ne peut faire de doutes : face à l'apparition sur leur marché de multitudes de solutions de paiement tierces, dont, surtout, celles de Google et (bientôt) Apple, les acteurs historiques se pressent de déployer leurs armes avant d'être submergés.
Ils ont, il est vrai, quelques avantages à faire valoir. Ainsi, grâce à son fonctionnement à base de virements interbancaires (et non sur les réseaux de cartes), Bizum garantit une disponibilité immédiate des fonds transférés sur le compte bancaire du destinataire et une accessibilité universelle, pour tous les détenteurs de comptes en Espagne (que leur établissement supporte ou non la solution). Côté paiements marchands, le choix technologique permettra un déploiement sans douleur pour les commerçants.
Baptisé Bizum, le porte-monnaie virtuel débutera son existence en douceur, à partir du mois prochain, en ne proposant initialement qu'une fonction d'échange d'argent entre particuliers (de 0,50 à 500 euros). Ce n'est qu'en 2017 que devraient être introduits les paiements à destination de commerçants, en ligne ou de proximité. Dans ce dernier cas, les concepteurs de la solution ont opté, sans grande surprise, pour une technologie sans contact (NFC) qui offre une expérience client (relativement) correcte.
Derrière ces caractéristiques techniques plutôt conventionnelles, ce qui étonne le plus est la présence d'une trentaine de banques dans l'initiative, parmi lesquelles figurent les plus importantes : La Caixa, BBVA, Santander, Sabadell, Bankia, Banco Popular… L'enjeu ne peut faire de doutes : face à l'apparition sur leur marché de multitudes de solutions de paiement tierces, dont, surtout, celles de Google et (bientôt) Apple, les acteurs historiques se pressent de déployer leurs armes avant d'être submergés.
Ils ont, il est vrai, quelques avantages à faire valoir. Ainsi, grâce à son fonctionnement à base de virements interbancaires (et non sur les réseaux de cartes), Bizum garantit une disponibilité immédiate des fonds transférés sur le compte bancaire du destinataire et une accessibilité universelle, pour tous les détenteurs de comptes en Espagne (que leur établissement supporte ou non la solution). Côté paiements marchands, le choix technologique permettra un déploiement sans douleur pour les commerçants.
À l'inverse, le porte-monnaie mobile de Bizum comporte malheureusement plusieurs défauts, dont certains se révéleront certainement rédhibitoires. Le premier d'entre eux est justement l'option de paiement sans contact, qui écarte d'emblée tous les propriétaires d'iPhone d'une utilisation en boutique. Les banques espagnoles tenteront vraisemblablement de faire pression sur Apple pour un accès à la puce NFC, mais elles risques fort d'essuyer le même revers que leurs consœurs dans le reste du monde.
Dans un autre registre (plus sujets à controverse, j'en conviens), les modalités d'usage mettent un accent particulier sur la sécurité – banques obligent ! – mais, ce, au détriment de la fluidité des parcours. Par exemple, le règlement d'un achat en ligne se fera par une simple saisie du numéro de mobile du client, mais ce dernier devra systématiquement fournir un second facteur d'authentification (qui, s'il est transmis par SMS comme le suggère la documentation, laisse aussi entrevoir de possibles failles de sécurité).
En synthèse, le projet Bizum semble étrangement focalisé sur les bénéfices qu'il apportera aux banques qui le promeuvent (absence de tout intermédiaire dans la chaîne de valeur, niveau de sécurité élevé…), en plaçant en retrait, même très légèrement, les attentes des consommateurs (et des commerçants), notamment en termes de facilité d'utilisation. Si l'objectif est de contrer Apple et Google, pour qui l'expérience client est une obsession constante, cette stratégie semble bien audacieuse…
Dans un autre registre (plus sujets à controverse, j'en conviens), les modalités d'usage mettent un accent particulier sur la sécurité – banques obligent ! – mais, ce, au détriment de la fluidité des parcours. Par exemple, le règlement d'un achat en ligne se fera par une simple saisie du numéro de mobile du client, mais ce dernier devra systématiquement fournir un second facteur d'authentification (qui, s'il est transmis par SMS comme le suggère la documentation, laisse aussi entrevoir de possibles failles de sécurité).
En synthèse, le projet Bizum semble étrangement focalisé sur les bénéfices qu'il apportera aux banques qui le promeuvent (absence de tout intermédiaire dans la chaîne de valeur, niveau de sécurité élevé…), en plaçant en retrait, même très légèrement, les attentes des consommateurs (et des commerçants), notamment en termes de facilité d'utilisation. Si l'objectif est de contrer Apple et Google, pour qui l'expérience client est une obsession constante, cette stratégie semble bien audacieuse…
Information repérée grâce à Limonetik (merci !). À lire également sur Bizum, cet article des Echos.
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