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C'est pas mon idée !

jeudi 12 mars 2020

Standard Chartered lance sa banque en service

Standard Chartered
L'idée que la banque de demain se trouvera enfouie dans les expériences du quotidien n'est encore qu'une anomalie imperceptible dans le paysage mondial du secteur mais elle continue à progresser pas à pas. Avec le lancement officiel de son initiative « nexus », Standard Chartered est un autre grand nom qui se rallie à la tendance.

Validée par la signature d'un premier partenariat avec une enseigne majeure du commerce en ligne indonésien, qui devrait se matérialiser en 2021, après validation réglementaire, cette future plate-forme de « banque en service » a vocation à permettre aux acteurs économiques des domaines les plus en pointe d'offrir à leurs clients les services financiers – solutions de paiement, cartes de crédit, prêts, produits d'épargne… – dont ils ont besoin, au moment et sur le lieu où ils en ont besoin.

La création de « nexus » répond simplement à une vision de ses métiers que Standard Chartered dérive de son expérience concrète dans de nombreux pays émergents, en Asie, en Afrique et au Moyen-Orient. Elle observe un développement extrêmement rapide de modèles « digitaux » d'entreprise, qui requièrent, pour un fonctionnement optimal, l'accès à des outils financiers encore peu répandus parmi les populations. Le plus sûr moyen de conquérir celles-ci est d'aller à leur rencontre, au cœur de leurs parcours.

Pour les millions de personnes qui n'ont pas dans leur culture de se rendre dans une banque (physique ou virtuelle), qui n'en connaissent pas les offres et qui n'en perçoivent pas l'utilité (parce qu'elle en sont écartées), il sera beaucoup plus naturel d'ouvrir un compte ou de souscrire un crédit dans l'environnement où elles ont leurs habitudes, où elles se sentent en confiance : les sites de e-commerce, les réseaux sociaux, les fournisseurs de nouvelles mobilités (ce n'est pas un hasard si Grab bâtit sa banque)…

Accueil Standard Chartered

L'enjeu pour Standard Chartered est donc, explicitement, d'atteindre les individus non équipés, qu'elle ne sait pas séduire directement, et d'étendre de la sorte son portefeuille de clientèle. Bien entendu, les institutions des pays développés n'ont pas d'opportunités d'une telle ampleur. Elles seraient pourtant mal inspirées d'ignorer totalement l'exemple donné. D'une part, il existe partout une forte proportion d'individus mal servis, négligés, prêts à se tourner vers des alternatives qui les aideraient sérieusement.

D'autre part, l'apparition de services financiers faciles à appréhender, accessibles instantanément, ajustés précisément aux attentes des consommateurs, dans leur contexte de vie, a toutes les chances de se répandre comme une traînée de poudre. Une fois qu'ils seront proposés à une fraction d'exclus, leurs avantages sur les approches bancaires classiques vont s'imposer et définir une nouvelle norme, à prendre en compte impérativement, ne serait-ce qu'en complément des modes de distribution existants.

Enfin, je ne peux clore ce billet sans m'attarder sur la démarche de Standard Chartered, « nexus » ayant été conçu à partir d'un plan d'affaires imaginé par un de ses employés, qui l'a ensuite fait mûrir dans l'incubateur maison SC Ventures, qui est aujourd'hui à la tête d'une équipe d'une centaine de personnes… et dont on peut supposer qu'il a été inspiré par la stratégie de banque ouverte (vers l'interne) de l'établissement, celle-ci ayant posé les fondations indispensables à la réalisation et à l'industrialisation du projet.

1 commentaire:

  1. Les usages et les opportunités d'utilisation et de souscription de services bancaires "transparents" me semblent tout autant exister dans nos pays matures que dans les pays existants (frais pro avec Spendesk et Monncard, gestion des clients/fournissseurs avec Libeo et Upflow, gestion intégrée TPE/PME avec Anna ou CountingUp)

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