Depuis des années et dans le monde entier, des solutions d'identité numérique sont lancées, sous l'impulsion d'organismes publics, de banques, d'entreprises technologiques… Hélas, rares sont celles qui parviennent à s'imposer. Aujourd'hui, une startup des paiements tente sa chance en surfant sur les exigences de la crise sanitaire.
À l'origine, le fondateur de celle qui ne s'appelait pas encore FinGo souhaitait créer un instrument de paiement rapide, simple et pratique pour les festivals de musique. Après une première expérimentation qui l'a amené à prendre conscience des enjeux de sécurité et du besoin d'identification et d'authentification des utilisateurs, il a conclu un partenariat exclusif avec Hitachi en vue de mettre en œuvre la technologie de reconnaissance des veines du doigt de cette dernière au sein de son produit FinGoPay.
Or, au fil de sa genèse, le dispositif s'est enrichi d'une approche robuste et fiable de la vérification d'identité, qui fait désormais partie intégrante de son processus d'enrôlement, avant même la fourniture des informations bancaires et l'enregistrement de l'empreinte veineuse. Sur le point de vente, lorsqu'une personne règle un achat en posant le doigt sur le lecteur de FinGo, elle est immédiatement reconnue, sans risque de fraude ou d'usurpation, et sa dépense est enregistrée sur son compte en toute sécurité.
Mais cette maîtrise de l'identité de ses clients ouvre d'innombrables opportunités complémentaires et la jeune pousse n'hésite pas à les explorer. L'une d'elles consiste notamment à proposer aux bars britanniques une option de contrôle automatique de l'âge des consommateurs, validée par la municipalité de Manchester où les tests initiaux sont menés. Et, associée à la conservation des données des transactions, elle introduit maintenant un module de traçage et d'alerte dans le cadre de la pandémie.
En pratique, le responsable d'un lieu où un début de propagation du virus aura été détecté peut facilement déclencher une notification aux clients concernés ou une transmission de leurs coordonnées aux autorités compétentes (pour un dépistage, par exemple). Outre la possibilité pour chaque individu de refuser de participer, toutes les précautions sont prises afin de respecter la vie privée : à aucun moment les données personnelles ne sont transmises au commerçant, seule la plate-forme de FinGo y ayant accès.
Alors que bon nombre d'entreprises, déjà durement affectées par la situation en cours, se trouvent en première ligne des recommandations, voire des obligations, qu'instaurent les pouvoirs publics pour lutter contre le COVID-19, la solution de FinGo leur procurera un certain soulagement, même si sa portée reste réduite, tant que son adoption n'est pas massive. À tout le moins, son intégration transparente au cœur d'un moyen de paiement devrait stimuler son efficacité auprès des personnes équipées…
En arrière-plan et en guise de conclusion, l'initiative devrait retenir l'attention des institutions financières qui rêvent de s'immiscer dans le marché de l'identité « digitale ». Plutôt que de chercher à percer à travers ses applications génériques, ne devraient-elles pas commencer, comme le fait FinGo avec brio (en tirant habilement parti de la conjoncture), par s'attaquer à des usages existants, dont elles gèrent l'expérience de bout en bout, et dans lesquels elle représenterait un avantage supplémentaire ?
Intéressant. Quels sont les avantages de la techno versus l'empreinte digitale?
RépondreSupprimerHitachi vante une meilleure sécurité (il est vrai qu'il est plus difficile de reproduire un schéma veineux qu'une empreinte digitale dans une tentative de falsification). Accessoirement, on peut aussi questionner le recours à un contact du doigt en pleine pandémie. En résumé, je ne suis pas très fan de la technologie elle-même ;-)
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