Parce que la pandémie et ses conséquences sur l'économie font émerger des urgences financières spécifiques, le régulateur britannique, en collaboration avec le gouvernement de la cité de Londres, accélère la mise en place d'un bac à sable de deuxième génération, plus concret, plus opérationnel et mieux adapté aux besoins des innovateurs.
Pionnière du concept en 2016, la FCA ne l'avait jusqu'à maintenant abordé que sous son angle réglementaire, se présentant alors sous la forme d'un contrat par lequel une entreprise a la possibilité de mener une expérimentation avant d'avoir obtenu tous les agréments, accréditations et autres autorisations normalement requis, moyennant un suivi rapproché. Forte des enseignements tirés de cette première itération, elle veut maintenant enrichir cette approche passive avec un accompagnement plus actif.
La caractéristique la plus visible du bac à sable « digital » est la mise à disposition de jeux de données agrégés et/ou anonymisés, qui permettront aux participants de tester et valider plus rapidement leurs solutions. Quand on sait l'importance de l'analyse de l'information pour développer des services financiers pertinents, il s'agit d'une avancée majeure, surtout pour les startups qui partent de rien et doivent séduire des utilisateurs afin d'accéder à la matière première avec laquelle elles développent leurs produits.
La promotion des collaborations constitue un autre axe essentiel de l'initiative. Elle se matérialise notamment par une plate-forme dédiée sur laquelle les parties prenantes seront invitées à s'exprimer, à partager leurs observations, à engager des réflexions transverses sur les problématiques qui se posent à l'échelle de l'industrie. En complément, une place de marché rassemblera les API des acteurs du secteur, de manière à encourager l'interopérabilité et la création d'un véritable écosystème.
La FCA laisse entendre qu'elle envisageait le principe du bac à sable « digital » depuis quelque temps. La crise sanitaire lui donne aujourd'hui l'occasion de lancer un pilote avant la fin de l'été, focalisé sur trois enjeux critiques du moment : la prévention et la détection des fraudes et escroqueries (en forte recrudescence depuis l'instauration de mesures de confinement), l'assistance à la résilience des consommateurs en situation de fragilité et l'amélioration des conditions d'accès au crédit pour les PME, visant toutes deux à anticiper les pires conséquences de la récession qui se dessine.
Ces thèmes, dont il est facile de percevoir combien leur traitement repose sur des capacités d'analyse, voire d'intelligence artificielle, démontreront toute la valeur de la démarche engagée : grâce aux données immédiatement disponibles, les porteurs d'idée gagneront un temps précieux et économiseront beaucoup d'énergie et de ressources lorsque viendra le moment de vérifier leurs hypothèses et d'affiner leurs modèles théoriques. Toujours attentive aux besoins de ses « clients », autant que des usagers des services financiers, la FCA préserve ainsi l'avantage de la FinTech britannique.
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