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C'est pas mon idée !

lundi 10 août 2020

La carte de crédit s'émancipe

Citi
Moyen de paiement fétiche historique des consommateurs américains, la carte de crédit se transforme facilement en piège de l'endettement pour nombre d'entre eux. Entre la défiance qui s'installe, notamment parmi les populations jeunes, et les taux de défaut qui risquent d'exploser avec la crise, Citi cherche à diversifier son modèle.

D'une certaine manière, c'est une manifestation de la fin de l'illusion économique de la croissance infinie qui agit sur un de ses instruments les plus représentatifs. La carte de crédit, avec laquelle son porteur peut dépenser (presque) sans compter, et rembourser (quasiment) selon son bon vouloir, dès que sa situation l'autorise… ne vivrait-elle pas, avec les drames personnels qu'elle entraîne et les pertes bancaires qu'elle peut engendrer, ses derniers sursauts (même s'ils se prolongent encore longtemps) ?

À tout le moins, Citi, qui est le plus important émetteur dans le monde, avec 138 millions de comptes, considère qu'il est désormais temps de proposer à ses clients des solutions un peu plus responsables. Tel est notamment l'objet de ses options Flex Loan et Flex Pay, qui visent à combiner au sein d'un même produit (bien connu) la flexibilité incomparable du paiement par carte avec la discipline, la régularité et la prévisibilité (pour ne pas aller jusqu'à parler de sécurité) d'un prêt personnel traditionnel.

Ainsi, avec la première, l'utilisateur a le loisir de convertir (quand il le souhaite ?) tout ou partie de son solde dû en crédit standard, assorti d'un taux d'intérêt fixe (nettement plus avantageux que celui généralement appliqué à la carte) et d'un plan de remboursement stable, par mensualités constantes. Le second en est une déclinaison directe sur le point de vente, permettant de décider, lors du passage en caisse, d'étaler sur 3 à 48 mois le paiement des achats encaissés, toujours à des conditions prédéterminées.

Citi Flex Pay sur Amazon

Citi Flex Pay est disponible depuis peu sur la plate-forme Amazon, où les porteurs d'une carte éligible se voient donc présenter systématiquement la nouvelle facilité de paiement, pour tout panier d'une valeur supérieure à 100 dollars. En comparaison des offres habituelles de règlement en plusieurs fois, le dispositif présente l'avantage essentiel de n'exiger aucune information complémentaire ni aucun justificatif de la part du client, quel que soit le terme, la dépense étant simplement déduite du plafond de crédit.

La solution concoctée par Citi semble largement perfectible. Elle est, par exemple, incompatible avec la configuration d'un paiement automatique de la totalité du solde à chaque échéance, ce qui semble contradictoire avec son objectif apparent d'aider l'utilisateur à mieux maîtriser son budget. Dans ce dernier registre, l'absence de tout accompagnement pédagogique, dans le choix d'un prêt par rapport au fonctionnement normal de la carte, constitue également une lacune regrettable.

Voilà tout de même une évolution intéressante émanant d'une banque : ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre une tentative, aussi modeste soit-elle, de détourner les consommateurs d'un produit lucratif potentiellement dangereux, au profit d'un autre qui leur procure une meilleure visibilité sur leurs finances personnelles. Certes, l'inquiétude vis-à-vis des défaillances est peut-être la principale motivation sous-jacente, plus que le bien-être des clients, mais elle parvient à susciter une réaction exceptionnelle

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