Les premiers pas d'Amazon dans l'assurance, il y a un an, n'étaient (évidemment) qu'une mise en bouche avant un probable déferlement d'initiatives des géants technologiques. Ce n'est donc guère une surprise si deux annonces successives, autour de la santé et du bien-être, promettent aujourd'hui d'enrichir leurs palettes de services.
Première dans l'ordre chronologique, Verily, la filiale spécialisée d'Alphabet (le conglomérat de Google), présente [PDF] la Coefficient Insurance Company et sa solution complémentaire (dite « stop-loss ») destinée aux entreprises qui gèrent elles-mêmes la couverture maladie de leurs collaborateurs. Concoctée en coopération avec Swiss Re, elle veut apporter une nouvelle perspective, plus précise et plus prévisible, sur la garantie des risques exceptionnels, grâce à son expertise de l'analyse de données.
Deux jours plus tard, c'est au tour d'Amazon de compléter son offre (embryonnaire) avec le lancement, toujours aux États-Unis, de Halo, combinant un bracelet connecté, une application de mesure et de suivi des paramètres physiologiques, et une batterie de plans de coaching personnalisés. D'emblée, le produit a attiré l'attention de plusieurs partenaires, dont John Hancock, qui l'intègre immédiatement au sein de sa gamme d'assurances décès par l'intermédiaire de son programme Vitality.
Dès sa disponibilité générale, l'appareil sera ainsi offert gratuitement aux adhérents éligibles, accompagné de trois ans d'abonnement. Outre les caractéristiques classiques de ce genre d'outils – surveillance de l'activité physique, du sommeil… –, Amazon ajoute quelques fonctions inédites : évaluation du bien-être social et émotionnel, à travers la voix, ou encore une centaine de « labs », c'est-à-dire des exercices, challenges, expériences…, parmi lesquels chacun(e) trouvera l'approche idéale pour progresser.
Naturellement, derrière chacun de ces projets (et également ceux d'Apple), s'exprime une conviction absolue que la capture et l'exploitation des données individuelles constituent la clé d'une meilleure santé et d'une longévité accrue. Pour des acteurs qui n'existent que pour et par le traitement massif de l'information et l'intelligence artificielle, cette opportunité constitue une évidence, qu'ils appréhendent pas à pas, mais sans états d'âme, via le développement de plates-formes de collecte et d'analyse.
Tout aussi logiquement, l'assurance est en ligne de mire directe de ces démarches, d'abord sous la forme de collaborations mais peut-être bientôt de manière plus autonome. Or, dans ce secteur, par contraste avec leur irruption dans l'univers des paiements et de la banque, qui inquiète tant les établissements historiques mais qui ne vise, pour l'essentiel, qu'à s'emparer de la relation avec le consommateur, les GAFA ont les moyens d'imposer leur puissance technologique et leur capacité de disruption dans les cœurs de métier.
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