Le FinTech Innovation Lab de New York, programme d'accélération fondé par Accenture en 2010, présentait la semaine passée sa onzième cohorte de startups. Au milieu d'une majorité de projets focalisés sur l'analyse de données, mon attention est attirée par CovergGo et sa boîte à outils – intégrée et modulaire (!) – d'assurance sans code.
Le rêve est ancien et touche tous les secteurs : plutôt que de devoir recourir à des développements lourds et coûteux pour bâtir la plate-forme informatique de l'entreprise, ne serait-il pas plutôt possible de disposer d'un socle pré-construit, adapté à ses métiers, qu'il ne resterait plus qu'à paramétrer afin de prendre en compte les spécificités de chaque organisation, dont ses différenciateurs concurrentiels ? Depuis trois décennies, les générations successives de progiciels ont toujours échoué à tenir cette promesse…
La jeune pousse originaire de Hong-Kong CoverGo reprend donc le flambeau, pour l'industrie de l'assurance, en capitalisant sur l'état de l'art des technologies et des architectures informatiques de manière à transformer enfin le mirage en réalité. Elle propose ainsi une solution capable de prendre en charge tous les domaines – santé, décès, habitation, automobile, voyage, professionnel… – et couvrant toutes les strates techniques, depuis la gestion des données jusqu'aux interfaces de distribution.
Sa principale particularité est son extrême modularité. À un premier niveau, chaque client a le loisir de sélectionner les composantes qui lui sont nécessaires, qu'il s'agisse, par exemple, d'une ligne de produits individuelle ou d'un portail à l'intention des courtiers. Parce que l'ensemble est conçu sur la base d'un catalogue de plus de 500 APIs, implémentant tous les processus et activités de l'univers de l'assurance, ces briques sont relativement faciles à connecter à des systèmes existants, internes comme externes.
Surtout, cette division en fonctions élémentaires, matérialisée par les APIs, associée à un puissant outil de configuration transverse, permet aussi à un utilisateur de créer son propre modèle d'entreprise par assemblage graphique des éléments requis, chacun étant lui-même ajustable selon ses exigences. Les structures de données, les formules de calcul (de risque, de tarification…), les procédures, les formulaires en ligne, les templates de messages…, (presque) tout est accessible sans la moindre programmation.
Comme avec toutes les plates-formes prêtes à l'emploi, la flexibilité de personnalisation est la clé : trop contrainte, elle limite la capacité d'innovation, trop lâche, elle induit un surcroît de complexité à l'usage, qui diminue son attrait. En l'occurrence, la granularité de l'approche de CoverGo, reflétée par le nombre de services exposés (dont on aimerait, dans une logique d'ouverture, que leurs spécifications soient publiées librement, ne serait-ce que pour vérifier leur qualité), fournit un indice d'un équilibre optimal.
Aujourd'hui, la vague montante du développement sans code (« low code » ou « no code ») touche essentiellement des besoins périphériques, les cœurs de systèmes restant dominés par les pratiques traditionnelles, mixant progiciels et logiciels maison. Demain, avec l'imbrication étroite de l'informatique dans l'assurance, un nouveau découpage de responsabilités pourrait émerger entre un socle technique sophistiqué tel que celui de CoverGo et son appropriation par l'entreprise à un niveau d'abstraction supérieur.
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