En quelques mois, la gestion des abonnements dans la banque mobile est passée du statut de curiosité à celui de fonction incontournable, comme en témoignent, entre autres, les expérimentations et implémentations successives de Lloyds, ING, Sabadell (toutes avec le même partenaire, suédois, Minna Technologies), TSB, PayPal…
Le principe de fonctionnement est aussi simple que séduisant. Par le biais d'une analyse relativement peu complexe des transactions de paiement, qui peut même porter, grâce aux mécanismes d'« open banking », sur des comptes détenus dans n'importe quel établissement, il s'agit d'identifier et de mettre en avant, en totale transparence, les souscriptions en cours à toutes sortes de services (logiciels, loisirs, énergie, téléphonie…), de manière à inciter les consommateurs à mieux maîtriser leur budget.
De plus en plus fréquemment, sont également incluses des possibilités de résiliation immédiate, activée d'un geste, ou de changement de fournisseur, en particulier dans le cas de l'électricité, du gaz ou des télécommunications. Dans ce dernier cas, l'utilisateur, dont le profil de facturation est décortiqué avec plus ou moins de précision, se voit proposer un contrat plus économique. Là encore, la demande de transfert se veut fluide et indolore, les tâches administratives étant prises en charge automatiquement.
Naturellement, la promesse principale des entreprises qui déploient de telles capacités concerne les économies qu'elles permettent de réaliser, évaluées, selon les sources et sur la base de premiers retours d'expérience, entre 150 livres sterling et 400 euros en moyenne. Voilà certes une façon de rendre la nouveauté alléchante et, en apparence, alignée avec la mission que pourrait se donner un partenaire financier d'aider ses clients à optimiser leurs dépenses. Cependant, l'arme est peut-être à double tranchant.
En effet, à l'instar de presque tous les comparateurs, il finira toujours par être dangereux de focaliser l'attention des usagers exclusivement sur le prix pour leur suggérer d'adopter une solution concurrente. Cette tactique conduit irrémédiablement à une perte de vue d'autres critères (par exemple la qualité de service), potentiellement aussi importants, et entraîne une guerre commerciale dont le consommateur sort rarement gagnant. Les banques ont-elles vraiment intérêt à encourager de tels comportements ?
L'introduction d'un éclairage spécifique sur les paiements récurrents, assorti d'alertes et de recommandations intelligentes, est incontestablement un pas en avant important pour restituer à la banque son rôle d'assistance au pilotage de l'argent. En revanche, miser seulement sur les rabais risque de vite s'avérer contre-productif (d'autant que les baisses de coût ne seront pas infinies). A contrario, en ajoutant un volet environnemental à ses conseils en matière d'énergie, ING esquisse une approche plus riche du conseil.
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