À la recherche d'une position à défendre face à la puissance londonienne toute proche, l'organisme de promotion de la FinTech en Écosse lance un lab d'innovation qui, contrairement aux standards du genre, n'est pas centré sur la technologie mais se penche sur la question sociétale de la santé et du bien-être financier des seniors.
Dans son principe, le programme, prévu pour une durée de quatre mois, reprend ce qui se fait maintenant depuis des années afin d'encourager le développement de nouveaux concepts dans l'industrie. Il s'agit donc de rassembler un ensemble d'acteurs, issus des grands groupes de la finance, du monde académique, d'instances publiques et de l'écosystème local de startups, et de faire émerger, par leur collaboration, des réflexions, des prototypes, des projets pilotes capables de changer le statu quo.
Cependant, alors que la plupart des initiatives du genre laissent le champ libre aux participants d'exercer leur créativité sur tous les domaines qui les inspirent ou, de plus en plus fréquemment, leur imposent de réfléchir à des solutions exploitant telle ou telle technologie du moment (hier la blockchain, aujourd'hui l'intelligence artificielle, pour citer les exemples les plus courants), le Finance and Health Lab se fixe plutôt un périmètre d'usages, en l'occurrence autour des besoins spécifiques des personnes âgées.
La thématique est évidemment en phase avec une préoccupation largement partagée dans les pays occidentaux, à la population vieillissante. Pour toutes les parties prenantes, les intéressés comme les représentants gouvernementaux et les institutions financières, cette évolution profonde impose des changements de modèles, que ce soit pour les accompagner dans la « digitalisation » du quotidien ou pour la prise en compte des exigences et des contraintes de citoyens qui risquent l'exclusion.
L'ambition de la démarche, qui inclura une conférence nationale sur la finance et la santé, est d'aider et d'inciter les volontaires à analyser et comprendre les données disponibles, engager des recherches dédiées, proposer des orientations réglementaires, dialoguer entre pairs et, idéalement, produire des solutions concrètes (plus ou moins élaborées) en faveur de la prise de confiance et de l'autonomie des seniors avec leur argent grâce à une série de webinaires, de tables rondes et autres événements.
Naturellement, on verra si le format retenu porte ses fruits et aboutit à un résultat probant, l'exercice du lab s'avérant (hélas) souvent décevant. Toujours est-il que celui-ci a le mérite de prendre l'innovation par le bon angle, en soumettant une problématique clairement identifiée – relevant de surcroît d'enjeux dont tout le monde est conscient – et d'appeler à lui apporter des réponses. Même s'il n'engendre pas de miracle, son approche devrait rester une inspiration, en particulier pour ceux qui imaginent changer le monde en adoptant une technologie sans explorer d'abord un besoin à fond.









































