Dans un contexte européen généralement difficile pour le financement des startups, la plate-forme d'investissement participatif Crowdcube multiplie les initiatives de diversification, en profitant des tendances qui affectent le marché. Dernière en date, sa collaboration avec la bourse de Londres en vue d'accéder à ses enchères de titres privés.
Le baromètre français du « crowdfunding » l'illustrait encore récemment, et la situation n'est guère meilleure dans les autres pays du continent, les spécialistes de l'investissement en capital peinent à progresser, voire perdent du terrain, en raison d'une contraction de l'offre qui reflète, à mon avis, autant une frilosité des levées de fonds qu'un ralentissement de l'innovation et de l'entrepreneuriat. Pour un leader tel que Crowdcube, la conjoncture crée cependant d'autres opportunités de croissance.
Une de ses premières réactions à la morosité ambiante consistait, en 2023, à mettre en place un marché secondaire, afin de procurer une perspective de liquidité à ses utilisateurs, en leur permettant de revendre leurs parts sans devoir attendre une sortie – acquisition ou introduction en bourse – qui est désormais de plus en plus tardive dans la vie des jeunes pousses. L'objectif était évidemment de lever un des principaux freins pour les investisseurs au blocage de leur argent dans une levée de fonds précoce.
Dernièrement (au début de septembre), Crowdcube a continué à s'adapter à l'évolution de son environnement, avec le lancement d'une offre centrée sur une sélection de tours de financement avancés, c'est-à-dire ceux des entreprises qui ont atteint une certaine maturité. Cette ouverture répond justement au besoin des structures concernées de continuer à s'appuyer sur des capitaux privés, en remettant à une échéance plus lointaine (et plus propice) la possibilité d'une cession ou d'une entrée en bourse.
L'accord conclu avec LSEG, l'opérateur, entre autres, du marché londonien, arrive maintenant comme une sorte de point de convergence de ces ajouts successifs. Sur le papier, il s'agit d'abord de proposer aux clients de la solution de « crowdfunding » d'accéder aux transactions secondaires organisées par la bourse, sous forme de mises aux enchères ponctuelles (et non en continu, comme pour les actions « publiques »), pour une autre manière de contribuer au développement de sociétés plus mûres.
D'autre part, il met en lumière auprès des entreprises qui ont recouru à Crowdcube pour leurs recherches de fonds initiales une alternative – ou un complément – à l'option équivalente de la plate-forme pour leurs besoins ultérieurs, avec une visibilité démultipliée. Grâce à la relation spéciale entre les deux acteurs, les investisseurs de la première heure resteront partie prenante des opérations touchant leur portefeuille, que ce soit pour prendre leurs bénéfices ou pour renforcer leur participation.
La démarche du leader britannique pourrait peut-être servir d'inspiration à ses alter ego dans l'hexagone, dont la part marginale dans le financement des startups est un facteur aggravant des difficultés que rencontrent les entrepreneurs dans notre pays. Nos concitoyens étant particulièrement sensibles aux risques, à défaut de pouvoir les rassurer sur la menace de perte de capital, la mise en place de facilités garantissant un minimum de liquidité sur les engagements porterait une promesse bienvenue.
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