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C'est pas mon idée !

lundi 6 octobre 2025

L'UE promeut l'éducation financière

Commission Européenne
L'Union Européenne, généralement par la voix de la Commission, se montre de plus en plus soucieuse de l'éducation financière des citoyens. Cependant, si ses précédentes initiatives portaient une ambition purement pédagogique, elle change désormais de perspective et sa nouvelle stratégie poursuit un objectif résolument opérationnel.

Bien que la communication continue à évoquer la nécessité pour les européens – dont les connaissances en matière de pilotage de leur argent sont singulièrement insuffisantes – d'apprendre à créer et respecter un budget, à éviter les escroqueries et autres fraudes, à reprendre la main sur leur avenir… grâce à une formation adaptée, l'articulation des annonces de la semaine passée signale que la priorité porte aujourd'hui sur une meilleure maîtrise de l'épargne et de l'investissement individuels.

Pourquoi cette préoccupation ? Dun côté, il s'agit, à travers une démarche de décryptage et d'explications rationnelles, d'encourager l'immense majorité de personnes qui se contentent de produits simples, sans risques, et, a contrario, se défient de la bourse et des instruments plus complexes de franchir le pas de l'investissement, pour une meilleure planification de leurs projets d'avenir. Et, en parallèle, les législateurs aimeraient que ces efforts contribuent à dynamiser le financement de l'économie.

Ce dernier point est évidemment crucial pour le vieux continent. Par rapport à ses « concurrents », il est en effet dans une situation de déficit catastrophique de capitaux à engager dans les entreprises de croissance, ce qui constitue un des principaux facteurs de la faible compétitivité de l'Europe en termes de création de startups – de la technologie ou non, d'ailleurs – susceptibles de devenir de futurs géants mondiaux. Et le phénomène s'amplifie quand les pépites qui parviennent malgré tout à émerger ne trouvent rapidement à financer leur expansion qu'auprès de fonds étrangers.

Savings and Investment Union

Quelles sont donc les mesures proposées par nos chers décideurs ? Sur le volet de la littératie, d'abord, elles s'organisent autour de quatre piliers : la coordination et le partage de bonnes pratiques entre les états membres, une campagne d'information et de sensibilisation orchestrée par la Commission elle-même, une incitation au lancement et une contribution au financement de projets éducatifs par les gouvernements locaux, le suivi des progrès et la mesure des impacts, à l'échelle européenne.

Dans le second registre, surgit une notion transnationale de Compte d'Épargne et d'Investissement (SIA pour l'acronyme en anglais), destinée, en marge de leur éducation, à simplifier l'accès des citoyens aux opportunités de l'investissement. L'ébauche qui en est faite, alors que des implémentations existantes sont citées en exemple, en établit quelques principes génériques : diversité de fournisseurs (agréés), facilité de souscription, flexibilité, ouverture à des produits variés, avantages fiscaux…

Ainsi, comme d'habitude, la Commission se contente, sur les deux domaines, de recommandations relativement vagues, en laissant aux états le soin de décliner sa vision selon leur propre compréhension et sans nécessairement s'attacher à la cohérence avec ses voisins. Elle promet bien un accompagnement et une évaluation des résultats… mais elle ne sait probablement pas définir clairement ce qu'elle veut mesurer (en tous cas, elle ne l'explicite pas). La culture financière des européens risque hélas de ne pas progresser fortement avec ce qui se résume à des vœux pieux.

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