Alors qu'il était jusqu'à présent réservé aux adhérents à son programme d'assurance automobile comportementale « Drive Safe & Save », State Farm annonce l'extension à l'ensemble de sa clientèle – en commençant toutefois par les résidents de Floride et de l'Illinois… – de son service de détection d'accidents via le téléphone mobile.
Le principe n'est pas particulièrement original (j'y reviendrai) puisqu'il consiste à exploiter les différents capteurs physiques du smartphone du conducteur pour identifier les conditions propres à un choc plus ou moins grave. S'il le juge particulièrement sérieux, le logiciel commence par interroger la victime supposée sur son état de santé et, en l'absence de réaction, se charge immédiatement d'appeler les secours, en transmettant (évidemment) les coordonnées géographiques exactes de l'événement.
En outre, parce que c'est une compagnie d'assurance qui est aux commandes, le système propose une mise en contact avec un service d'assistance ou de dépannage, notamment pour les incidents les plus bénins, et entame spontanément les démarches de déclaration de sinistre dès l'initiation d'une demande de remorquage (j'avoue ne pas comprendre le pourquoi de ce déclencheur). Bien entendu, l'automobiliste aura ensuite la faculté de la compléter et la finaliser dans son application mobile.
Bien que le concept soit déjà en place pour certains clients, le déploiement de l'option sera progressif, après la phase pilote actuelle, pour une raison simple : il s'agit de valider son fonctionnement sur la seule base des information collectées par le téléphone, quand la version précédente pouvait accéder aux données plus complètes et plus précises fournies par le module spécialisé utilisé pour l'analyse de l'attitude au volant.
L'initiative de State Farm surprend un peu… par son introduction tardive. Non seulement de nombreuses voitures sont désormais équipées de dispositifs de secours jouant un rôle similaire, mais encore, et surtout, une bonne partie des téléphones modernes (dont les iPhones) possèdent nativement des capacités équivalentes. Il faut cependant supposer qu'il reste une fraction importante de la population dépourvue de tout mécanisme automatisé de détection d'accident, justifiant d'en créer un autre.
Quoi qu'il en soit, les motivations de l'assureur sont transparentes. Entre la recrudescence des phénomènes météorologiques dangereux et la progression alarmante de la distraction au volant (dont les coupables ne sont même pas conscients de la dangerosité), l'augmentation de la fréquence des sinistres l'encourage à prendre des mesures de mitigation. En complément de la prévention et au-delà de l'attention au client, la prise en charge des victimes au plus tôt constitue un facteur de réduction de la sévérité des dommages corporels, donc des soins nécessaires et de leurs coûts.
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