L'accélération récente de la transition « digitale » de l'économie a soudain accru les besoins d'identité numérique dans de nombreux domaines, de l'administration au commerce en ligne. Les solutions se multipliant, l'Australie se dote maintenant d'une plate-forme destinée à fédérer leur accès et simplifier de la sorte leur mise en œuvre.
Pilotée par le groupe eftpos, la structure en charge des paiements domestiques par carte dans le pays (un équivalent du Groupement CB en France), l'initiative consiste à connecter, à travers une interface unique, les différents fournisseurs d'identité du marché, d'une part, et les entreprises utilisatrices, d'autre part. L'objectif est d'autoriser le déploiement d'une expérience optimale et sécurisée pour les clients de ces derniers, toujours identique, quels que soient les sites visités, et respectueuse de la vie privée.
Le système ne se réduit pas à un système d'identification certifié des individus : il permet également de partager des informations personnelles variées et répond ainsi à de multiples cas d'usage. Parmi les plus classiques figure l'achat dans une boutique de e-commerce, qui constitue en outre une extension naturelle des fonctions de paiement d'origine d'eftpos. Le consommateur a alors la possibilité de transmettre simultanément, en deux clics, les codes de sa carte et son nom et son adresse de livraison.
Les applications imaginées sont presque sans limite, autant dans le monde virtuel que réel. Outre le remplissage instantané de formulaires (avec garantie de qualité), pour la création d'un compte ou une confirmation de commande, connectID peut aussi répondre, entre autres, aux exigences de contrôle d'âge des internautes, aux besoins d'accélération des démarches de déclaration de sinistre auprès d'un assureur ou d'admission à l'hôpital… toujours, naturellement, sous le contrôle plein et entier de l'utilisateur.
Le dispositif étant positionné exclusivement comme intermédiaire, chaque partenaire qui s'y intègre reste responsable des données qu'il gère et des processus de collecte et de distribution associés, dont, notamment, la demande d'accord de la personne lors d'un accès aux caractéristiques de son profil. À ce stade, les principaux établissements offreurs sont, apparemment, les banques et quelques organismes publics (?), mais l'ambition est de compléter cette liste avec tous les acteurs qui comptent sur le sujet.
Si, dans la présentation de connectID, l'accent est placé en priorité sur l'expérience utilisateur, d'autres enjeux importants interviennent dans l'équation, particulièrement en matière de sécurité. La création d'un service centralisé, à vocation universelle (donc aisément reconnaissable, s'il est massivement adopté), facile à implémenter, afin d'identifier de manière fiable – et sans frictions – les consommateurs devrait contribuer à renforcer la lutte contre la fraude sur le web… et pas seulement autour des paiements.
À l'heure où la Communauté Européenne s'embarque dans un ambitieux projet commun sur ce thème, la voie que dessine l'Australie mérite l'attention, bien qu'elle ne représente finalement qu'une extension par rapport à des approches existantes (telles que France Connect, dans l'hexagone). En effet, elle insiste sur un aspect critique, potentiellement sous-estimé par les propositions actuelles : le mode de fonctionnement opérationnel des solutions envisagées, et plus spécifiquement sous l'angle des parcours client.
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