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C'est pas mon idée !

mercredi 28 juillet 2021

Swift s'attaque aux transferts de faible valeur

SWIFT
L'irruption de quelques sérieux trublions, (Transfer)Wise et Revolut en tête, a en une décennie secoué le marché jusqu'alors léthargique des paiements transfrontaliers individuels. Après les tentatives de riposte un peu fades lancées par une poignée de banques, dont Santander et HSBC, voici aujourd'hui celle, plus surprenante, de SWIFT.

Pendant des siècles, les échanges d'argent internationaux reposaient essentiellement sur des mécanismes de correspondants de confiance, chacun des intermédiaires intervenant dans les opérations se faisant grassement rémunérer pour l'exécution de tâches en grande partie manuelles, donc longues, entraînant des délais conséquents. Puis est apparue l'idée qu'il était possible de faire autrement : plus simple (pour toutes les parties prenantes), plus automatique, plus rapide, voire instantanément, et à coût réduit.

En parallèle, la mondialisation a créé de nouveaux besoins parmi toutes sortes de populations, depuis les globe-trotters amateurs de longs séjours dans des pays exotiques jusqu'aux PME s'approvisionnant à l'autre bout du monde, en passant par les consommateurs faisant régulièrement leurs emplettes sur des sites web étrangers. À la jonction des deux phénomènes, les vieux processus, qui suffisaient autrefois, compromettent les chances de profiter d'une activité lucrative en pleine expansion.

Voilà pourquoi les institutions financières sont tellement soucieuses de reprendre l'initiative. Il leur faut toutefois, dans ce but, remettre profondément en cause leur existant, afin de s'aligner sur les pratiques à l'état de l'art qu'ont imposé les leaders émergents, faites de transparence absolue, de frais réduits, d'immédiateté et d'expérience utilisateur optimale. Or, comme le démontrent les premières aventures des acteurs traditionnels dans ce genre d'exercice, il ne semble guère aisé d'atteindre l'excellence.

SWIFT Go – Transforming low-value cross-border payments

Avec sa solution, déjà adoptée par une sélection d'établissements (comprenant notamment BBVA, Société Générale, UniCredit, Sberbank), représentant plus de 33 millions de transactions par an, SWIFT suit évidemment les mêmes traces. En particulier, elle étale ses promesses sur toute la palette de caractéristiques requise : rapidité, facilité d'utilisation, tarifs compétitifs, sécurité… et prédictibilité totale des délais, des prix, des taux de change appliqués. Mais peuvent-elles vraiment être tenues ?

La question se pose, car SWIFT Go ne remet pas en question les fondations des échanges par correspondant. Alors, certes, le service de messagerie, dans sa version modernisée (gpi), autorise une communication plus efficace, mais il reste toujours aux banques prenant en charge les mouvements proprement dits à améliorer leur fonctionnement interne pour obtenir les bénéfices attendus, surtout de rentabilité et d'accélération. Celles qui l'adoptent ont probablement fait l'effort nécessaire mais les autres, qui permettent de couvrir la planète, sont vraisemblablement toujours à la traîne.

Le résultat sera certainement, à court et à moyen terme, un dispositif à deux vitesses. Selon les pays et les comptes de destination de leur argent, les clients se verront peut-être offrir des conditions comparables à celles des stars du secteur ou devront se contenter des temps de transfert de l'ère du télégraphe et des traitements humains, des frais élevés et autres aléas des banques non participantes… Et, en attendant que l'emprise de SWIFT Go s'étende, les nouveaux entrants continueront à prospérer…

1 commentaire:

  1. Depuis que le Brexit est opérationnel, certaines banques françaises refusent d'émettre des virements €uro vers le Royaume-Uni par les échanges traditionnellement S€PA, imposant à leurs clients un transfert via Swift. Ce qui leur permet au passage de prélever quelques commissions et autres frais swiftiens bien connus. Que Swift vienne sur les montants de petite valeur et s'organise en conséquence, pourquoi pas ? Mais, faudrait-il encore que les banques qui l'alimentent se réorganisent elles-aussi et soient, enfin, conformes à la directive des services de paiement

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