Pionnier historique du paiement fractionné, Oney a vu surgir depuis plusieurs mois une gigantesque vague de nouvelles solutions, menée, entre autres, par Klarna, qui vient justement d'annoncer son arrivée sur le marché français. Il y a quelques jours, elle dévoilait (enfin !) sa riposte, qui la replace instantanément parmi les leaders du domaine.
C'est un motif récurrent dans le secteur financier : une jeune pousse, rapidement suivie par une multitude de répliques plus ou moins fidèles, identifie une opportunité de transformer – en profondeur, pas uniquement par une déclinaison dans une version en ligne – un « vieux » métier grâce aux technologies disponibles aujourd'hui. Ainsi est née la tendance du « BNPL » (« Buy Now, Pay Later ») qui produit désormais une série de licornes dans la FinTech. Mais il ne faut pas enterrer trop vite les acteurs en place…
Ainsi, avec Oney+, la filiale du groupe BPCE affirme ses ambitions de rester en tête de la course et déploie pour ce faire des arguments sérieux. Il s'agit en effet d'une offre globale, comprenant un compte de paiement, une carte Visa, une application mobile de suivi, intégrant un module de gestions de finances personnelles multi-établissements, et proposant, bien entendu, l'option de règlement en 3 ou 4 fois, que l'utilisateur, s'il est éligible, peut sélectionner sur chacun de ses achats, jusqu'à minuit le jour même.
En pratique, l'exécution d'une transaction déclenche l'envoi immédiat d'une notification, suggérant le recours au fractionnement. En un clic, le mobinaute a accès à une présentation transparente des conditions qui lui sont accordées : montant des frais encourus et échéancier détaillé. Un clic supplémentaire et l'opération est enregistrée. Un espace dédié permet de consulter à tout moment l'ensemble des mensualités à venir, prélevées automatiquement sur le compte Oney+ (qu'il faut donc penser à alimenter).
Le principal avantage de l'approche réside dans la possibilité pour le consommateur de bénéficier de la facilité de paiement sur toutes ses dépenses (à l'exclusion des retraits d'espèces), sans complications ni frictions majeures, pour lui comme pour les commerçants. En revanche, à travers quelques lacunes assez incompréhensibles, elle laisse un petit goût d'inachevé… dont il faut espérer qu'il augure d'évolutions futures susceptibles de rendre le concept beaucoup plus attractif et extrêmement concurrentiel.
L'approvisionnement du compte, par exemple, mériterait certainement d'être embarqué dans l'application. Il « suffirait » pour cela d'inclure la capacité d'initiation de paiement qui accompagne normalement l'agrégation bancaire déjà présente. L'ajout autoriserait en outre la mise en place de transferts automatiques, ne serait-ce que pour les remboursements. A minima, l'utilisateur aurait la faculté de gérer toutes ses opérations au même endroit. Au mieux, il n'aurait plus à s'occuper des rechargements.
Plus stratégiquement, à l'heure ou le « BNPL » commence à susciter des inquiétudes chez certains régulateurs (vis-à-vis des risques de surendettement), on regrettera que l'embryon de PFM mis en œuvre semble limité à l'affichage des transactions et du solde global. Quelle avancée serait l'introduction d'un service d'analyse intelligent, capable d'indiquer objectivement si une demande de fractionnement est cohérente avec la situation de la personne et, idéalement, de lui apporter des conseils contextuels !
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