Si toutes les entreprises sont aujourd'hui exposées aux cyber-risques, leurs différents secteurs le sont à des degrés divers en raison de leurs spécificités. Pour les influenceurs professionnels, par exemple, ce sont leurs revenus quotidiens qui sont directement en jeu. Voilà pourquoi Notch conçoit une assurance adaptée précisément à leurs besoins.
Disponible pour l'instant uniquement dans cinq états américains (pas facile de se plier aux exigences réglementaires locales !), son premier produit est destiné à celles et ceux qui conduisent leur activité sur Instagram, pour qui la perspective d'un piratage de leur compte relève du pur cauchemar, entre impossibilité de publier de nouveaux contenus, peur de voir disparaître l'historique accumulé, danger d'aliénation de l'audience… et, surtout, menace sur la rémunération dérivée (y compris par détournement).
En réponse, Notch offre une solution à plusieurs facettes, dont la seule condition préalable est l'activation de l'authentification à deux facteurs. En amont, ses automates surveillent en permanence la situation, prêts à émettre une alerte quand les identifiants de l'internaute apparaissent sur le web souterrain et à déclencher la riposte en cas de prise de contrôle. En aval, lorsqu'un incident est déclaré, outre la compensation de la perte engendrée, la startup met tout en œuvre afin de restaurer la propriété du compte.
Présentée comme accessible à partir de 8 dollars par mois, la couverture proposée est en réalité personnalisée. Une analyse détaillée du profil du demandeur – portant entre autres sur le volume, la typologie et l'engagement de son audience, son domaine de prédilection, sa fréquence de production, la proportion de billets sponsorisés… – permet d'évaluer en quelques minutes son niveau moyen de rétribution, à partir duquel sont déterminés un montant d'indemnisation optimal et la prime correspondante.
Concrètement, une simulation (partagée par TechCrunch) fait par exemple état d'un coût annuel de 459 dollars pour un contrat promettant de verser (immédiatement) 244 dollars par journée durant laquelle l'utilisateur n'a plus la possibilité de se connecter à son compte, à l'issue d'une attaque. Deux limitations, relativement classiques, sont toutefois prévues : une période de carence de 48 heures et un plafond de paiements par période de 12 mois (à hauteur de 22 000 dollars dans l'illustration précédente).
À ce stade, les problèmes relevant plus de la malveillance que de la criminalité, tels que les campagnes de signalement abusif affectant les thèmes sensibles, ne sont pas pris en charge, mais la jeune pousse indique qu'elle réfléchit à une intégration future dans sa palette. A court terme, elle envisage déjà une extension à d'autres usages « digitaux », parmi lesquels elle cite notamment les cyber-risques des joueurs et des vendeurs en ligne, ainsi que la protection des NFT contre les manipulations de contrats intelligents.
Alors que les outils informatiques et les services distribués via internet deviennent critiques pour une part de plus en plus importante de l'économie, l'industrie montre quelques signes de fébrilité sur les assurances, jusqu'ici assez génériques, contre la cybercriminalité. Heureusement, des jeunes pousses telles que Notch viennent désormais à la rescousse avec des solutions ultra spécialisées, capables de répondre de manière viable aux attentes des acteurs susceptibles de subir les plus graves impacts.
Novembre 2022, Notch me signale que sa couverture s'étend désormais à 44 états américains et aux comptes YouTube, et précise que, au-delà des influenceurs, son offre s'adresse également à toutes les PME qui désirent protéger leur présence sur les médias sociaux.
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