Trois ans après le début de la collaboration entre BNP Paribas et l'optimiseur d'abonnements Papernest, hélas limitée à un simple référencement, la banque passe à la vitesse supérieure et intègre le service au cœur de ses applications web et mobile pour une meilleure expérience client, pour plus d'efficacité et pour asseoir sa légitimité.
Chouchou des établissements qui recherchent de nouvelles opportunités de revenus en marge de leurs métiers historiques, Papernest leur propose d'introduire une fonction idéale dans la période actuelle de crise du coût de la vie. Après analyse de leurs charges récurrentes (abonnements, énergie…), de préférence identifiées via un accès à leur historique bancaire, ses algorithmes suggèrent aux consommateurs des changements de fournisseurs leur permettant de réaliser des économies substantielles.
Bien que la mise en place d'une telle option directement dans les relevés de compte (électroniques) de leurs clients semble une évidence, puisqu'ils alimentent le point d'entrée du parcours, il s'avère que beaucoup de grands groupes affichent encore quelques fortes réticences à inclure des composants tiers dans leur espace réservé, en particulier quand ceux-ci exploitent des données personnelles. Apparemment (peu de détails étant donnés), BNP Paribas aurait donc décidé de franchir (enfin !) le pas.
Moyennant l'indispensable – d'un point de vue éthique comme réglementaire – demande de consentement sur le partage de leurs informations avec Papernest, les clients devraient donc découvrir les recommandations de ce dernier en regard des transactions appropriées : souscrire un forfait mobile moins onéreux face à un prélèvement d'un opérateur de télécommunication, transférer le contrat d'électricité vers un nouveau distributeur en correspondance avec le paiement d'une facture récente (d'un montant exorbitant)…, accompagnées (peut-être ?) du niveau de gain envisageable.
En outre, si la réflexion est prolongée jusqu'à son issue logique, le dispositif capitalisera également sur l'autre promesse de Papernest, à savoir sa prise en charge complète des démarches de résiliation et de souscription. Pour ce faire, le passage à l'acte se déroule en quelques gestes, d'abord la consultation des alternatives pertinentes (en général sous la forme d'un comparatif) puis, le cas échéant, la demande effective de modification (étapes qui, je le crains, restent orchestrées hors de la plate-forme bancaire).
En comparaison du mécanisme trivial de lien renvoyant les internautes vers le partenaire pour profiter de son offre, son immersion dans la banque en ligne comporte plusieurs avantages inestimables. En premier lieu, l'expérience est beaucoup plus transparente et fluide, ce qui non seulement la rend plus agréable mais entraîne aussi automatiquement une nette augmentation des taux d'engagement. D'autre part, le service expose une utilisation des données privées difficile à attaquer… créant de la sorte un précédent.
BNP Paribas, comme nombre de ses consœurs, inscrit dans sa stratégie, sous l'appellation « beyond banking », une extension de ses activités hors du secteur strictement financier. Après une série d'initiatives plutôt timides, déconnectées de son cœur de modèle (donc à la légitimité potentiellement douteuse aux yeux des consommateurs), elle prend ici la pleine mesure des défis à relever, notamment l'impératif d'accueillir des services d'entreprises externes au sein de son environnement.
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