Il y a longtemps, quelques banques, à l'instar de Soon (par AXA Banque), inspirées par l'hégémonie de PayPal, intégraient une partie de ses services dans leurs applications. Dix ans plus tard, le pionnier du paiement en ligne a perdu de son aura et l'approche ne fait plus guère recette. Voilà pourtant son retour chez l'australienne NAB.
Le paysage a tout de même bien changé en une décennie. Ainsi, les initiatives d'autrefois concernaient-elles principalement les échanges d'argent entre proches, que PayPal avait imaginé très tôt de faciliter en autorisant l'envoi à une adresse de courriel ou un numéro de téléphone. Ce principe est désormais largement répandu, sinon universel, et des outils concurrents ont émergé, émanant parfois de consortiums bancaires (tel que celui qui a développé PayLib en France… à partir de 2013).
En revanche, les solutions d'encaissement en ligne de PayPal, bien qu'elles aient aussi vu naître pléthore d'alternatives, continuent à rencontrer un immense succès, surtout auprès des très petites entreprises (selon les pays). Ce mode d'utilisation constitue depuis toujours une épine dans le pied des institutions financières car, même quand leurs instruments de paiement sont mis en œuvre, in fine, elle perdent dans cette intermédiation les informations qui enrichissent leur connaissance de leurs clients.
Dans ce contexte, l'offensive de NAB n'est donc pas vraiment surprenante. En effet, derrière l'apparence anodine de son annonce, évoquant la faculté pour ses clients de connecter depuis sa plate-forme mobile (et web ?) la carte de leur choix à leur profil PayPal (ceux qui n'en possèdent pas pouvant s'enregistrer par la même occasion), l'enjeu n'est pas uniquement de faciliter la vie des consommateurs ni de stimuler la sélection d'un support de la marque pour les règlements concernés.
En arrière-plan, la liaison établie de la sorte semble sensiblement différente de celle qui serait configurée dans les propres logiciels de PayPal. Un indice révélateur en est fourni par la discrète mention dans la présentation du dispositif spécifiant que les avantages associés à la carte retenue restent applicables sur les transactions effectués à travers le compte externe. Ceux-ci étant généralement déterminés par catégories de dépenses, des données enrichies sont probablement transmises sur chaque transaction.
Du point de vue de NAB, la démarche se résume en réalité à démultiplier les moyens de paiement « digitaux » qu'elle supporte pour ses clients, dans le prolongement d'Apple Pay, Google Pay et Samsung Pay, ceux-là ayant la particularité d'être aussi adaptés au commerce de proximité. Et, après tout, une fois le premier pas franchi, il n'existe aucune raison objective de ne pas les accepter tous, dans les mêmes conditions, dès lors qu'ils bénéficient de la faveur des consommateurs.
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