Après ses débuts avec une solution de transferts internationaux ciblant directement les particuliers, puis les entreprises, Wise a ensuite séduit quelques banques de détail (dont BPCE en France) avec sa plate-forme en marque blanche. Son récent partenariat avec Morgan Stanley la fait désormais entrer dans la banque d'investissement.
Comme les autres adeptes de Wise Platform, la vénérable institution financière préfère donc retenir un service qui a fait ses preuves plutôt que de maintenir ses propres infrastructures, coûteuses et moins efficaces, et choisit de consacrer ses efforts à améliorer la qualité de ses offres auprès des grandes entreprises qui lui font confiance. Notons toutefois que les outils existants ne seront probablement pas tous remplacés (les échanges via SWIFT, par exemple, resteront vraisemblablement internalisés).
Dans tous les cas, la nouvelle option permettra aux clients de Morgan Stanley de bénéficier des avantages incomparables de la jeune pousse pour leurs opérations de compensation en devises. En particulier, les plus de 65 licences de Wise à travers le monde et sa connexion à 5 systèmes de paiement autorisent le traitement de 62% des transactions en moins de 20 secondes, pour un prix défiant toute concurrence. Sans parler de sa couverture étendue à quelques 160 pays et une quarantaine de devises.
Treize ans après sa naissance, celle qui s'appelait alors TransferWise représente toujours la quintessence de la FinTech : l'exploitation des technologies modernes dans le but de transformer les anciennes pratiques de l'industrie bancaire (à travers un concept original). Aujourd'hui encore, les établissements historiques qui ne se résignent pas à sa domination outrancière (HSBC, au hasard) ne semblent pas avoir compris la recette, ne percevant pas son caractère véritablement « disruptif ».
Les exemples du genre – qui plus est rencontrant le succès dans un modèle de distribution direct et indirect – sont hélas rares. Même les néo-banques internationales qui prospèrent aujourd'hui peinent à maintenir les acteurs traditionnels à distance. Et la tendance de ces dernières années en matière d'innovation – dans les startups ou les grands groupes – n'est plus vraiment à la recherche et, surtout, l'implémentation d'idées susceptibles de changer la donne. Peut-être l'intelligence artificielle, une fois évacués les fantasmes qu'elle suscite, déclenchera-t-elle la prochaine vague révolutionnaire…
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