Google vient tout juste de lancer son porte-monnaie électronique et sait parfaitement qu'il lui faudra encore du temps et de la sueur pour l'imposer sur le marché. Rob van Behren, un des ingénieurs à l'origine de Google Wallet évoque avec la rédaction de Bank Technology News les évolutions déjà prévues pour l'année qui vient, revenant au passage sur la stratégie de la société dans le secteur des paiements.
Fidèle à sa volonté d'ouverture, maintes fois réaffirmée, Google va faire porter ses efforts sur la mise à disposition d'APIs ("Application Programming Interfaces" ou "interfaces de programmation d'applications") aux banques et commerçants qui souhaitent intégrer leurs services au porte-monnaie sur mobile. L'objectif est de rendre celui-ci versatile, comme son équivalent "réel", capable de gérer les cartes de débit et de crédit, les cartes de fidélité, les coupons de réduction (dont ceux de Groupon, notamment)...
Google est en contact avec la majorité des grandes banques (américaines, je suppose, au moins pour l'instant) pour leur permettre d'interagir avec "Wallet". Et il n'est pas uniquement question d'y ajouter leurs cartes, ce qui s'avère souvent difficile techniquement car la plupart des systèmes informatiques existants ne sont pas conçus pour une attribution en temps réel (les traitements par lots, de nuit, sont encore la norme). A terme, il pourra être envisagé, par exemple, d'ouvrir une application bancaire depuis le porte-monnaie, pour consulter le solde du compte, ou, inversement, de proposer au client d'ajouter automatiquement la carte qu'il vient de souscrire à Google Wallet.
Dans une vision un peu futuriste, l'entreprise travaille aussi avec les banques sur la définition de standards d'interopérabilité, qui permettrait d'intégrer toutes les cartes, de n'importe quel établissement, dans tous les porte-monnaie électroniques existants.
Sur le plan technique, Google n'a pas de préférence sur l'implémentation de l'interface sans contact (NFC) utilisée avec "Wallet". Le premier smartphone compatible, le Nexus S, intègre directement l'antenne et l'élément de sécurité mais rien n'exclut les autres options, telles que les cartes MicroSD (chères à Visa) ou la carte SIM (favorite des opérateurs). La seule préoccupation de la société est de garantir une compatibilité absolue avec tous les terminaux de paiement sans contact et avec les standards de sécurité les plus stricts.
Pour compléter cet aperçu de quelques-unes des évolutions que nous verrons arriver prochainement, une étude d'ABI Research sur la guerre des porte-monnaie mobiles sans contact (NFC) vient éclairer l'avenir de Google Wallet (entre autres).
Celle-ci révèle tout d'abord que 75% du marché sera encore monopolisé par les opérateurs de télécommunication en 2012, ce qui ne surprendra pas puisque le "marché" dont il est question comprend principalement le Japon et la Corée. Mais, d'ici à 2016, leur part commencera à se réduire, à 63%, essentiellement au profit de deux nouveaux entrants : Google et Apple, que le cabinet voit arriver dans le paysage dès l'année prochaine. Pour les autres acteurs, réseaux de paiement, banques..., leur rôle resterait cantonné à des niches.
Je ne suis pas totalement convaincu par plusieurs de ces prédictions (par exemple, celle de presque 600 millions d'utilisateurs en 2016, celle de l'arrivée imminente d'Apple sur le marché ou celle qui voit la persistance d'un rôle important des opérateurs dans les écosystèmes) mais elles ont au moins le mérite d'inciter à une évaluation rapide des stratégies possibles, surtout pour les banques.
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