De prime abord, apprendre que Société Générale souhaite accélérer sa transition numérique – par ailleurs bien engagée – serait plutôt une excellente nouvelle. En revanche, proclamer cette ambition à l'occasion de l'annonce d'un partenariat essentiellement technique avec Microsoft est pour le moins incongru.
Dans ses grandes lignes, le programme « Digit4All » que vient de présenter la banque rouge et noire comprend 3 volets principaux : l'installation des logiciels bureautiques (Office) sur l'ensemble des postes de travail du Groupe, le déploiement global d'outils collaboratifs (tchat, visioconférence…) et la distribution de tablettes numériques aux collaborateurs (dont 90 000 d'entre eux dès le début de l'année prochaine). A la clé, la promesse d'échanges et de relations professionnelles fluidifiés au sein de l'entreprise.
Or, la majorité de ces « nouveautés » ne représentent en fait que le prolongement d'une situation existante, les solutions logicielles de Microsoft étant déjà largement présentes dans toutes les grandes entreprises. La stratégie numérique de Société Générale reposerait-elle alors entièrement sur la mise à disposition de tablettes auprès de l'ensemble de ses effectifs ? Avec pour seul avantage, selon la communication officielle, d'offrir un accès libre à internet (qui serait impossible sur les PC traditionnels ?) et à certaines applications internes…
Plus profondément, « on » tenterait ici de nous faire croire que la révolution numérique est affaire de technologie et qu'il suffirait de mettre en place les « bons » produits et services pour faire jaillir la lumière de l'entreprise 2.0… Société Générale est pourtant bien placée pour savoir que ce sont d'abord et avant tout (pour ne pas dire exclusivement) les usages qui priment aujourd'hui : lorsqu'elle vantait [PDF] le succès de son réseau social interne SG Communities, l'année dernière, il n'a jamais été question d'outils…
Dans une ère de ruptures et de changements majeurs, est-il tout à fait raisonnable d'appliquer les mêmes vieilles recettes techniques (qui n'ont jamais fait leurs preuves, notamment en matière de collaboration), apportées par un acteur historique peinant lui-même à opérer sa propre transformation ? Le budget consacré par Société Générale à l'équipement en tablettes des collaborateurs – dont, soit dit en passant, bon nombre doivent déjà en posséder une, à titre personnel – aurait certainement pu être mieux utilisé à expérimenter d'autres approches, véritablement innovantes…
Dans ses grandes lignes, le programme « Digit4All » que vient de présenter la banque rouge et noire comprend 3 volets principaux : l'installation des logiciels bureautiques (Office) sur l'ensemble des postes de travail du Groupe, le déploiement global d'outils collaboratifs (tchat, visioconférence…) et la distribution de tablettes numériques aux collaborateurs (dont 90 000 d'entre eux dès le début de l'année prochaine). A la clé, la promesse d'échanges et de relations professionnelles fluidifiés au sein de l'entreprise.
Or, la majorité de ces « nouveautés » ne représentent en fait que le prolongement d'une situation existante, les solutions logicielles de Microsoft étant déjà largement présentes dans toutes les grandes entreprises. La stratégie numérique de Société Générale reposerait-elle alors entièrement sur la mise à disposition de tablettes auprès de l'ensemble de ses effectifs ? Avec pour seul avantage, selon la communication officielle, d'offrir un accès libre à internet (qui serait impossible sur les PC traditionnels ?) et à certaines applications internes…
Plus profondément, « on » tenterait ici de nous faire croire que la révolution numérique est affaire de technologie et qu'il suffirait de mettre en place les « bons » produits et services pour faire jaillir la lumière de l'entreprise 2.0… Société Générale est pourtant bien placée pour savoir que ce sont d'abord et avant tout (pour ne pas dire exclusivement) les usages qui priment aujourd'hui : lorsqu'elle vantait [PDF] le succès de son réseau social interne SG Communities, l'année dernière, il n'a jamais été question d'outils…
Dans une ère de ruptures et de changements majeurs, est-il tout à fait raisonnable d'appliquer les mêmes vieilles recettes techniques (qui n'ont jamais fait leurs preuves, notamment en matière de collaboration), apportées par un acteur historique peinant lui-même à opérer sa propre transformation ? Le budget consacré par Société Générale à l'équipement en tablettes des collaborateurs – dont, soit dit en passant, bon nombre doivent déjà en posséder une, à titre personnel – aurait certainement pu être mieux utilisé à expérimenter d'autres approches, véritablement innovantes…
Je suis assez d'accord avec votre article Patrice : décider d'installer Windows 98 sur l'ensemble des machines de la SoGé n'en fait pas une "révolution numérique" pour autant ;) !
RépondreSupprimerL'art d'enjoliver les choses...
Patrice, comme il est difficile de faire avancer les choses sans échapper à la critique ;-)
RépondreSupprimerQui parle de technologies ici ? Ce sont surtout les usages qui sont au centre du projet. Et d'abord, non tous les collaborateurs de SG n'ont pas déjà une tablette, à l'image des français - 17% équipés individuellement ou 28% de foyers équipés. Et du coup ces tablettes serviront à beaucoup de choses, accès plus facile à internet, aux réseaux sociaux (ce qui n’est pas le cas aujourd’hui), mais aussi meilleure façon d'accéder à l'info interne ou au réseau social interne SG Communities au moment où l'on veut et sans mobiliser son écran la plupart du temps dédiés à des applications ou usages professionnels. Ces tablettes et les nouveaux logiciels plus largement installés permettront aussi à tous de se familiariser avec de nouveaux usages et d'acquérir une culture digitale indispensable pour pouvoir aborder la transformation globale et les opportunités qu'elles représentent pour Société Générale aujourd'hui.
Donc que ce soit avec Microsoft ou quelqu'un d'autre, je préfère retenir l'ampleur de l'accord - oui 90.000 tablettes dans un premier temps, ce n'est pas rien ! - et la volonté affichée par la boîte et franchement je trouve que c'est encourageant et à encourager ;-)
Jean-Paul Chapon, communication digitale et e-réputation - Société Générale
Je lis dans un article : "favoriser le partage et les échanges en interne via Sharepoint, Link ou Yammer." Il y aura donc un autre réseau social que SG Communities ? qui plus est sur le cloud américain de Yammer, et plus loin "Microsoft assurera l’hébergement des applis de la tablette sur son cloud public Azure, et celui de ses outils collaboratifs sur un cloud privé" donc pas sur Yammer dans ce cas ?? pas simple pour l'utilisateur ??
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerEn tant que consultation spécialiste de l'Expérience Utilisateur, je m'interroge surtout sur les études réalisées en amont auprès des utilisateurs, avant la mise en place de nouveaux outils technologiques ou la promotion de nouveaux usages à l'intérieur de l'entreprise.
En effet, on constate assez systématiquement dans les entreprises, quelle que soit leur dimension et leur secteur d'activités, une absence (ou tout au moins faiblesse) d'étude utilisateurs en amont de toute décision de déploiement à grande échelle.
Il en résulte des impacts néfastes inattendus - sur la productivité des salariés, sur leur motivation et dans les pires des cas des dommages psychologiques liés au stress - là où les décideurs en attendent une augmentation de la performance des équipes dans l'entreprise et éventuellement un mieux-vivre de leur salariés.
La raison principale (et systématique) de ces échecs que nous constatons quotidiennement : aucune recherche utilisateur en amont et un manque de gestion du changement en aval...
J'espère que la SG n'a pas elle aussi commis ce type d'erreur...
Enfin, sans être pro ou anti Microsoft, il faut bien reconnaître qu'un consensus existe dans l'IT : les politiques DSI complexes "imposent" quasiment aux sociétés de cette dimension d'intégrer des tablettes Microsoft et non Android ou Apple (qui possèdent énormément de qualités par ailleurs...), peu adaptées aux contraintes IT de ce type d'organisation. Ce n'est donc pas vraiment surprenant que la SG opte pour des tablettes Microsoft.
Xavier Maurin, CEO - Kstrategy