Voilà une suite logique à l'année 2020 exceptionnelle de la singapourienne DBS, qui ne se repose donc pas sur ses lauriers, ainsi qu'aux réflexions que j'exprimais hier à propos de sécurité « digitale » : le lancement d'une structure interne de formation aux technologies, qui lui permet de focaliser ses efforts sur ses besoins prioritaires.
Depuis longtemps, l'attention de l'institution aux compétences de ses collaborateurs et à leur adaptation permanente à un environnement et à des exigences qui changent rapidement est une de ses caractéristiques distinctives. Entre son socle d'apprentissage facilement accessible, destiné à accompagner la transformation de la culture d'entreprise, et ses initiatives ciblées, telle que celle consacrée à l'intelligence artificielle pour tous, DBS sait que sa performance dépend de l'alignement de ses effectifs avec sa stratégie.
Cette fois, ce sont les quelques 5 000 personnes participant à la construction et au fonctionnement de son système d'information qui vont bénéficier de la même volonté de garantir que la banque dispose durablement des expertises indispensables pour maintenir sa position concurrentielle dans un contexte où la différence se joue désormais presque exclusivement au niveau technologique. Et l'enjeu est devenu tellement critique qu'il n'est plus possible de se satisfaire de l'offre externe standardisée.
L'approche marque certainement un tournant dans l'évolution du secteur. En effet, il signale la reconnaissance que la formation des professionnels de l'informatique constitue maintenant un facteur majeur d'excellence, sur lequel il vaut d'investir directement et non plus se contenter des parcours universitaires initiaux ou des cursus proposés par les fournisseurs spécialisés habituels. Sa qualité participe explicitement à l'avantage compétitif de l'établissement et elle doit, à ce titre, être maîtrisée en interne.
Naturellement, l'académie de DBS continuera à recourir à des partenaires pour lui procurer une partie de son catalogue. Mais elle veut également développer ses propres modules, élaborés par ses employés, qui lui garantissent une cohérence parfaite avec son environnement, ses perspectives pour l'avenir, ses priorités…, en tant que banque en général autant qu'en fonction de ses particularités. Les premières disciplines abordées illustrent parfaitement en quoi cette vision est porteuse de sens et de valeur.
Avec un focus sur l'ingénierie de la fiabilité, la sécurité applicative et l'analyse de données, le ton est donné. Si la dernière est un classique, elle est généralement traitée sous forme générique et mérite incontestablement une déclinaison ajustée aux problématiques de la banque (sur la typologie d'information manipulée, les contraintes de confidentialité et de protection de la vie privée…). Les deux autres adressent les défis essentiels de l'industrie mais font rarement l'objet de formations et se trouvent alors désespérément négligées.
Les actifs technologiques représentent aujourd'hui une part extrêmement importante du capital des entreprises, et encore plus dans l'univers des services financiers. Mais ils ne sont rien sans les femmes et les hommes qui en sont les créateurs et les opérateurs au quotidien. Dans ces conditions, le soin pris à entretenir leurs compétences et à les aider à suivre la course à l'innovation est un impératif stratégique, que DBS étend jusqu'à ses stagiaires, dont 200 d'entre eux bénéficient actuellement de son programme.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)