Quelques banques (Banque Populaire, entre autres) ont au fil des ans expérimenté le partage de leurs bureaux, sous différents formats et… sans grand succès. Aujourd'hui, la crise sanitaire et le télétravail qu'elle a popularisé ont profondément changé les modes de travail, inspirant à la néerlandaise ABN AMRO une nouvelle approche de la flexibilité.
À l'origine, le problème à résoudre était principalement la baisse de fréquentation des agences et la solution imaginée consistait à en ouvrir l'accès aux personnes recherchant un bureau de passage dans un lieu pratique. En la matière, la situation s'est aggravée, les périodes de maintien à domicile laissant inoccupée une proportion conséquente des locaux professionnels. En outre, se pose dorénavant la question des employés qui sont enjoints de rester chez eux mais n'y trouvent pas des conditions idéales.
Conçue par les équipes d'innovation d'ABN AMRO, la plate-forme Green Desk, destinée (d'abord ?) aux grandes entreprises, vise à répondre à ces enjeux d'une manière (partiellement) inédite. Son système de réservation met à la disposition des collaborateurs une vaste sélection d'espaces, soigneusement filtrés (sur des critères multiples, de sécurité, de respect de l'environnement, de proximité des transports publics…), comprenant à la fois, c'est son originalité, des lieux de « co-working » commerciaux et des positions nomades dans les immeubles des sociétés participantes elles-mêmes.
Pour l'utilisateur final, rien d'extraordinaire. Une application web et mobile lui permet, après avoir indiqué ses desiderata (localisation, date et heure…), de découvrir une liste d'options disponibles avec tous les détails nécessaires (adresse, photo, moyens d'accès, contact, équipements…). Il lui suffit alors de valider son choix et le tour est joué. Pour la phase pilote, seules les agglomérations d'Amsterdam, La Haye, Haarlem, Leiden, Rotterdam et Utrecht sont couvertes, mais d'autres seront ajoutées ultérieurement.
L'ambition est de procurer plus de latitude aux salariés, en aval des directives émises par la plupart des organisations, qui imposent en moyenne deux ou trois jours par semaine de présence dans leurs bureaux « officiels » et le reste en télétravail. Entre ceux qui n'ont pas chez eux la possibilité d'une installation optimale et les besoins occasionnels de se retrouver avec des collègues, en petit groupe, ou de tenir une réunion impromptue, il existe une marge de manœuvre dans laquelle Green Desk veut s'insinuer.
La solution est actuellement testée par ABN AMRO, bien sûr, mais aussi par le cabinet de conseil PwC, dont le métier se prête particulièrement à sa proposition de valeur. À long terme, la banque ne donne aucune indication sur l'avenir qu'elle pourrait réserver à son initiative mais il est probable que, en cas de succès, elle en fasse une entité indépendante. Celle-ci pourrait se consacrer pleinement aux innombrables dimensions de la transformation des modes de travail qui affecte le secteur financier… et les autres.
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