Lancée en 2015 avec Budget Insight puis redynamisée en 2018, en solo, par Swiss Life, LaFinBox devait incarner le conseiller patrimonial virtuel de monsieur-tout-le-monde. Les (belles) promesses n'ont malheureusement jamais été tenues et ce qui n'était en réalité resté qu'un agrégateur de comptes fermera ses portes à la fin du mois.
Lors de ses débuts, la plate-forme tentait de se distinguer de ses concurrentes par l'intégration au sein d'une même vue de l'ensemble des avoirs de l'utilisateur, à savoir ses disponibilités, son épargne fixe, ses portefeuilles d'investissement…, sur laquelle elle déclinait des fonctions classiques, de catégorisation, d'analyse historique, de suivi des évolutions, d'alertes paramétrables… ainsi qu'un diagnostic financier portant sur la performance, la diversification et le niveau de risque des placements réalisés.
Ces quelques caractéristiques ont apparemment conquis 70 000 clients (dont beaucoup n'étaient probablement plus actifs), lesquels étaient invités à utiliser les résultats produits soit pour optimiser eux-mêmes leur gestion soit pour les partager avec leur conseiller personnel, cette dernière otpion offrant, incidemment, une piste de modèle économique pour la solution. Naturellement, ce faible nombre d'adeptes s'avère largement insuffisant pour assurer la viabilité du service, ce qui justifie logiquement son arrêt.
Un tel désamour ne constitue guère une surprise. Au vu des conditions dans lesquelles LaFinBox a été conçue et s'est développée, Swiss Life aurait pu prédire l'échec et aurait dû arrêter les frais depuis longtemps. En effet, les pionniers ont démontré au fil de la décennie écoulée que la proposition de valeur de l'agrégation de comptes « simple » ne trouvait pas d'écho durable et solide parmi les consommateurs. Les applications qui se contentent de présenter la situation financière relèvent du pur gadget, sans intérêt.
Il est vrai que l'ambition évoquée au moment de l'injection de 10 millions d'euros dans le projet n'était pas celle-ci. Quelque chose a déraillé entre temps (et, d'ailleurs, où a donc été englouti l'argent investi ?). Car la cible initiale, qui consistait à créer une sorte de coach « digital » de proximité, un peu équivalent à un banquier privé du pauvre (ou du « moins nanti »), avait (et a toujours) un avenir. Elle constitue même vraisemblablement la seule voie de succès possible pour la gestion de finances personnelles.
Compléter l'approche passive historique avec des recommandations opérationnelles, personnalisées, contextuelles, activables le plus simplement possible, concernant aussi bien les dépenses du quotidien, les problématiques d'endettement ou les meilleurs moyens de faire fructifier ses économies, voilà le genre de bénéfices substantiels qui est susceptible de convaincre quelqu'un de recourir à une application dédiée, indépendante des outils déjà relativement riches mis à sa disposition par sa (ou ses) banque(s).
La fin est d'autant plus triste pour LaFinBox, en comparaison d'autres mésaventures du même acabit, que sa vision d'origine était parfaitement alignée avec les besoins de sa cible potentielle et qu'elle reste totalement d'actualité à ce jour. Hélas, elle a certainement dû paraitre trop abstraite et nébuleuse à quelques décideurs, qui l'ont tuée, sciemment, en l'empêchant de s'épanouir. Mais, alors, pour quelles raisons ont-ils attendu si longtemps avant de mettre un terme à une agonie entamée de longue date ?
Bonjour, il me semble que eToro et similaires tout en ne cherchant pas à savoir l'état de fortune de ses clients répondent aux points présentés ici sur la démocratisation de la gestion de fortune personnelle pour les moins riches.
RépondreSupprimer