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C'est pas mon idée !

mardi 2 août 2016

Rebellion australienne contre Apple Pay

Apple Pay
Lorsque les trois plus importantes banques australiennes se coalisent pour demander à l'autorité de régulation de la concurrence l'autorisation de mener ensemble des négociations avec Apple, voilà un signe flagrant que la menace de disruption des services financiers par les géants du « digital » devient une réalité incontournable…

Le lancement d'Apple Pay en Australie à la fin de l'année dernière, avec pour seul partenaire American Express, n'inquiétait pas outre mesure les institutions financières du pays, qui, pour leur part, étaient extrêmement réticentes à se plier aux conditions imposées par la marque à la pomme. Tout a changé quand l'une des « big 4 », ANZ, a fini par adopter le porte-monnaie mobile de l'iPhone au mois d'avril et a commencé à en mesurer l'effet sur ses ventes (les ouvertures de comptes auraient progressé de 20%).

Alors, les 3 autres, CommBank, NAB et Westpac, accompagnées de la plus modeste Bendigo and Adelaide, ont déposé une pétition auprès de l'ACCC (« Australian Competition & Consumer Commission ») pour leur permettre de négocier collectivement les conditions de partenariat ou de boycott (limité) avec les tiers fournisseurs de services de paiement mobiles. Si la formulation peut paraître générique, la véritable cible de cette action est clairement désignée : Apple est largement citée dans le document.

Sous prétexte de garantir aux consommateurs le libre choix des solutions qui leur conviennent, les banques expriment leur souhait de pouvoir faire pression ensemble sur Apple autour de divers sujets de contention, dont les principaux sont l'accès aux fonctions NFC de l'iPhone – qui leur permettrait de déployer un porte-monnaie concurrent – et la possibilité (strictement prohibée par le constructeur) de transférer le coût des transactions aux utilisateurs – qui leur éviterait de devoir rogner sur leurs marges.

Naturellement, les banques australiennes savent parfaitement qu'elles ne pourront infléchir la position d'Apple individuellement, tellement le rapport de force est déséquilibré. Mais croient-elles vraiment avoir plus de chances d'aboutir en montrant un front (presque) uni ? Rien n'est moins sûr, car les plus de 40% de leurs clients équipés d'un iPhone constituent une arme imparable pour leur adversaire. Leur démarche n'est peut-être donc qu'une tentative – un peu vaine, vraisemblablement – d'exposer leurs arguments dans ce qui se transforme progressivement en guerre ouverte…

Le cas australien – qui est directement reproductible ailleurs, notamment en France – offre une illustration éclatante de ce que redoutent tant les acteur historiques de la finance : l'irruption des géants technologiques (« GAFA » en tête) sur leurs plates-bandes. Et il est difficile d'imaginer que le recours au régulateur (qui ne manque pas d'une certaine ironie) soit la solution pour se débarrasser durablement du problème. Le plus raisonnable serait d'organiser rapidement la riposte, par l'innovation…

Apple Pay à ANZ

1 commentaire:

  1. Apple répond à la motion des banques australiennes, en invoquant des risques pour l'expérience utilisateur, la sécurité… Bataille de demies vérités entre quasi-cartel et acteur dominant…

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