Une vaste enquête paneuropéenne menée par Ipsos pour le compte d'ING confirme les résultats déjà connus : la période de confinement imposée par la crise sanitaire a favorisé l'épargne parmi les citoyens du continent. Les institutions financières ont manqué là une occasion de démontrer la valeur de leur expertise et de leurs conseils.
Ce n'est évidemment pas une surprise. Les injonctions plus ou moins strictes à rester chez soi ont fortement impacté la consommation, comme le signalaient rapidement différents observateurs. Et, bien qu'une partie des dépenses se reportaient sur le e-commerce, cette baisse impliquait mécaniquement une hausse correspondante de l'épargne. Selon ING, un français sur quatre affirme avoir renforcé ses habitudes en la matière, pour un total de 41% de la population ayant pris soin de son bas de laine.
Le surplus accumulé de la sorte a simultanément contribué à réduire la sensation d'inconfort financier, la proportion de personnes qui considèrent ne pas disposer d'une réserve suffisante passant de 74% en décembre à 65% en avril, toujours dans l'hexagone. Bien sûr, même avec les mesures sociales déployées, les inégalités ont continué à s'accroître et, en particulier, les ménages qui ne possédaient pas d'économies avant la pandémie ont été plus nombreux à avoir encore moins d'opportunités d'épargner.
Concrètement, du jour au lendemain, la conjoncture mondiale a créé les conditions d'un changement majeur de comportements… qui s'est prolongé 8 à 12 semaines, soit le temps minimal nécessaire à les transformer en véritables réflexes. Hormis le stress spécifique engendré par le coronavirus, la période était donc idéale pour inculquer quelques bonnes pratiques d'épargne, en capitalisant sur les actions engagées. Malheureusement, aucune banque ne semble avoir envisagé une telle hypothèse.
Sans chercher à être trop exigeant, il aurait peut-être suffi de simples encouragements, par exemple à maintenir un fonds de secours, pour le tiers (environ) de consommateurs qui n'ont pas l'équivalent de trois mois de revenus de côté, ou bien à utiliser les disponibilités imprévues en vue d'initier ou de consolider une réserve à long terme, pour ceux qui ont déjà veillé aux urgences. À défaut d'accompagnement, les économies réalisées ne permettront pas d'améliorer durablement la santé financière des ménages.
Voilà pourtant le niveau de conseil que le client devrait être naturellement en droit d'attendre de sa banque. Dès que cette dernière identifie une opportunité (dans le cas présent, des circonstances externes combinées à une inflexion sensible sur son historique de transactions), elle devrait se trouver immédiatement à ses côtés et lui fournir des recommandations adaptées. Certes, la soudaineté de l'événement a, cette fois, durement contraint les priorités, mais la leçon mériterait d'être retenue pour l'avenir…
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