En dépit de l'emballement généralisé des observateurs de tout poil qui prédisent que la voix sera bientôt notre mode d'interaction préféré avec la technologie (avant l'émergence des interfaces directes avec le cerveau ?), les banques restent prudentes dans ce domaine. La division de gestion d'actifs de BNP Paribas est ainsi une des premières à déployer quelques fonctions au service des investisseurs sur Alexa.
Bien sûr, la nouvelle application (« skill ») Investment Insights n'a rien de révolutionnaire, puisqu'elle se contente de diffuser à la demande quelques synthèses d'actualité – un briefing de perspectives et de tendances le lundi matin et un résumé de la semaine le vendredi, complétés d'un flash quotidien – et de fournir un accès aux principales données sur les actions et fonds indiciels. Pourtant, voilà certainement un moyen pratique et utile de mettre un pied dans l'univers des assistants vocaux.
Pour la clientèle visée, la possibilité d'écouter les dernières recommandations des analystes de BNP Paribas simplement en interpelant Alexa, à la maison ou au bureau comme en voiture, pourrait facilement devenir un geste naturel, surtout en comparaison des méthodes disponibles aujourd'hui, qu'il s'agisse de se connecter à une conférence en ligne ou de retrouver une séquence de baladodiffusion. Ce n'est pas un hasard si les médias d'information sont très présents, de longue date, sur les plates-formes vocales.
Du point de vue de l'institution financière, l'initiative ouvre une opportunité de découvrir et comprendre les particularités du support tout en limitant son investissement et son engagement. Au vu du service effectivement mis en œuvre, à l'écart, notamment, d'éventuelles contraintes de confidentialité et de sécurité, l'apprentissage restera limité sur le plan technique. Cependant, avant de prolonger l'expérience, il est également des enseignements importants à tirer en termes de population cible et d'usages.
Se faire une idée, quantitative et qualitative, de l'audience potentielle pour des contenus traitant des marchés parmi les adeptes des assistants vocaux ou évaluer leur capacité d'attention et le niveau de rétention à espérer – en proposant des formats distincts, à des fréquences différentes, de durées étagées entre 1 et 5 minutes, en parallèle d'un module de recherche de valeurs boursières – constituent des préalables essentiels afin d'identifier les pratiques et les attentes spécifiques… puis concevoir des solutions pertinentes.
Les nouvelles interfaces vocales offrent un terrain entièrement vierge aux entreprises, entre autres dans le secteur financier, et rien ne prouve que les promesses de leur future domination se concrétisent un jour. Face à cette incertitude, une majorité d'acteurs choisissent de faire profil bas, laissant tout au plus quelques technophiles parmi leurs collaborateurs se familiariser avec les outils associés. Les plus sérieux préfèrent se tenir prêts, en cherchant d'abord à connaître la « sociologie » de ces plates-formes, de manière à pouvoir s'y installer, le jour venu, dans une démarche centrée sur le client.
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