En 15 ans, la solution de transfert d'argent par mobile M-Pesa s'est muée en plate-forme universelle de paiement – enrichie de divers produits financiers – utilisée par la quasi-totalité de la population adulte kenyane, au grand dam des géants internationaux du domaine. Visa tente aujourd'hui de reprendre pied dans ce marché qui lui échappe.
La collaboration que viennent de conclure les deux entreprises portera sur les achats en ligne à l'international. Concrètement, une nouvelle option fait son apparition au sein de l'application de M-Pesa, ainsi que dans son interface par messages courts (pour les téléphones basiques), permettant de générer les coordonnées d'une carte virtuelle, adossée au porte-monnaie mobile et immédiatement utilisable sur les sites de e-commerce des plus de 200 pays d'implantation du réseau global de Visa.
Le nouveau service devient une évidence alors que les consommateurs sont de plus en plus friands d'emplettes à l'autre bout de la planète. Afin de garantir une expérience utilisateur optimale, il comporte plusieurs dispositifs de réassurance, entre la notification immédiate du montant dépensé converti dans la devise locale, dès la validation de la transaction, et l'expiration du CVV après 30 minutes (son renouvellement exigeant systématiquement la saisie du code secret du compte), pour une sécurité maximale.
Visa trouve dans ce partenariat une opportunité unique de renforcer sa présence dans une région où son modèle historique n'est guère viable. En s'appuyant sur l'infrastructure existante de M-Pesa et en développant l'interopérabilité avec son propre système, la firme parvient donc tout de même à tirer son épingle du jeu. Certes, son périmètre d'intervention se limite actuellement à une fraction minime des échanges dans le pays, mais il représente probablement un potentiel de valeur et de croissance non négligeable.
Pour l'opérateur Safaricom, dont les activités autour des paiements constituent désormais la plus importante source de revenus, il s'agit d'une extension supplémentaire de son emprise sur les mouvements d'argent au Kenya, répondant directement à la montée en puissance du commerce en ligne sur le continent africain. Il répliquera d'ailleurs progressivement l'initiative dans les pays voisins où son porte-monnaie mobile est également déployé (Tanzanie, Ghana, RDC, Mozambique, Lesotho). Il prolonge de la sorte son ambition de favoriser l'inclusion financière des populations sous-bancarisées…
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