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C'est pas mon idée !

vendredi 24 mai 2024

Aux États-Unis, le BNPL sera réglementé comme la carte de crédit

CFPB
Alors que les régulateurs du monde entier se penchent sur l'épineux sujet de l'encadrement du paiement fractionné (BNPL), l'agence de protection des consommateurs américains a tranché : cet instrument, qui a connu un développement fulgurant en quelques années, sera appréhendé comme la carte de crédit… au grand dam de Klarna.

Dans une large mesure, la CFPB prend une décision a minima, correspondant étroitement à son rôle, puisque les dispositions qu'elle veut imposer aux nouveaux entrants concernent avant tout les droits des utilisateurs, inscrits de longue date dans la législation et relevant incontestablement du bon sens. Il s'agit en effet de garantir les remboursements en cas de retour de produit, d'investiguer systématiquement les réclamations… et de transmettre régulièrement des relevés de compte.

Les risques de surendettement ou encore les excès de la collecte de données personnelles – qui ont pourtant fait l'objet d'une enquête en 2021, dont les résultats révélaient une situation de plus en plus préoccupante – ne sont donc pas à l'ordre du jour, du moins pour cette fois. Il est vrai que ces problématiques, certes extrêmement difficiles à traiter sans fortement perturber le marché, sont transverses à l'ensemble des produits de crédit… et qu'elles sont laissées sans réponse de manière globale.

Klarna vs. CFPB

En dépit de la portée réduite des exigences formulées, et tout en expliquant avoir déjà mis en place des mécanismes largement suffisants pour ne pas s'inquiéter de sa conformité, le spécialiste Klarna n'est pas content et le fait savoir. Le motif de son courroux ? Selon la jeune pousse, véhémente depuis toujours contre les dérives de son principal adversaire, les autorités commettraient une grave erreur en faisant l'amalgame entre le BNPL et la carte de crédit, ne serait-ce qu'à travers leur argumentaire.

Il est évidemment clair que les deux catégories sont différentes mais ce n'est en aucun cas contradictoire avec le choix de leur appliquer les mêmes règles de transparence sur les caractéristiques (importantes) qu'elles ont en commun, à savoir, en résumé, que leurs représentants font office d'intermédiaires avec les commerçants et qu'ils doivent en assumer les conséquences. Dommage pour Klarna qui semble rêver de se différencier surtout en revendiquant des contraintes plus sévères pour la carte de crédit.

Il en était question depuis longtemps, les premières occurrences de contrôle d'un secteur émergent qui inquiète naissent enfin. La proposition américaine est certainement loin d'être parfaite mais elle ouvre la voie et fournit une matière à partir de laquelle peuvent maintenant se construire des approches plus élaborées… et qui devront également s'attaquer à court terme aux dangers les plus aigus pour les usagers.

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