Représentatif d'une des applications les plus courantes de l'intelligence artificielle dans le domaine financier, l'assistant virtuel de Bunq s'enrichit progressivement de fonctionnalités supplémentaires. Toujours en version beta, sa deuxième itération sait désormais tenir de vraies conversations et commence à s'ouvrir à des sujets non bancaires.
En comparaison avec sa collègue Erica de Bank of America, Finn, lancé officiellement depuis moins de six mois, fait figure de débutant avec ses 100 000 interactions enregistrées à ce jour. Mais il est loin d'avoir exprimé tout son potentiel et son passage en version 0.2 lui permet de faire un immense bond en avant. Sur le plan de l'ergonomie, sa nouvelle aptitude à la discussion – alors que, jusqu'à maintenant, il était seulement capable de répondre à des questions unitaires – est la plus visible.
Je préfère cependant m'intéresser à une autre évolution, touchant plus à ses facultés intrinsèques, qui rappelle d'anciennes tentatives – sans succès – d'introduire une dimension sociale dans la gestion de l'agent. En l'occurrence, Finn ne se contente plus d'expliquer le fonctionnement de l'application de Bunq ou d'extraire des informations plus ou moins élaborées à partir de l'analyse des transactions comptabilisées, il est également en mesure de conseiller des adresses pour toutes sortes de besoins.
Vous cherchez une salle de gym ou un restaurant à proximité de votre position ? L'assistant vous propose un lieu et vous fournit un plan afin de vous y rendre. Surtout, chaque client ayant la possibilité de commenter son expérience sur chacune de ses dépenses, les suggestions formulées s'appuient sur les avis des autres utilisateurs, soit dans un mode globalisé à la manière des plates-formes de type Yelp ou Trustpilot, soit en relayant la recommandation spécifique d'un proche, identifié.
Voilà donc le retour de cette idée, maintes fois expérimentée au fil des générations d'innovateurs, de capitaliser sur la connaissance des lieux fréquentés par les clients de la banque dans le but de constituer une sorte de communauté dont les membres sont rapprochés, virtuellement, par leurs achats et leurs commerces préférés. Qu'est-ce qui pourrait transformer en réussite un concept qui n'a jamais vraiment pris auparavant ? Peut-être le cumul de plusieurs facteurs complémentaires : la proximité avec les clients, la connexion avec les contacts, la facilité d'échanger offerte par Finn…?
Comme toujours, le principe est séduisant mais sa concrétisation reste compliquée, car la banque n'offre pas spontanément le meilleur environnement pour développer une approche sociale. Il ne serait toutefois pas totalement illusoire de changer cette perception, à condition de s'en donner les moyens, par exemple en introduisant lors de chaque moment de paiement une option de partage instantané, ultra-simple et sans frictions (en se souvenant tout de même que d'autres acteurs ont essayé – et échoué – par le passé). Une autre opportunité à explorer pour l'assistant virtuel ?
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