Après un premier ouvrage consacré à la nécessité de réconcilier assureurs et assurés, Éric Mignot, cofondateur et président de +Simple, s'attaque dans son nouvel opus à un sujet largement oublié derrière les enjeux majeurs que représentent les nouveaux risques systémiques : l'assurabilité des professionnels et des petites entreprises.
Naturellement, l'industrie est déjà très occupée à se préparer aux grandes mutations du monde, qui remettent en cause ses produits les plus basiques et les plus répandus : le dérèglement climatique, la cybercriminalité, les applications des technologies émergentes (par exemple dans les véhicules autonomes)… Il est facile de passer à côté d'un phénomène qui a le double inconvénient d'exercer un impact au moins aussi important sur la société et de ne pouvoir s'appréhender de manière globale.
Pourtant, entre les métiers qui se réinventent et ceux dont la pratique se redéfinit, une immense fraction du marché du travail – qui fait partie de notre vie quotidienne – présente des défis inédits pour les assureurs qui n'en comprennent pas les mécanismes et, par conséquent, ne savent pas en accompagner les acteurs. Or, bien souvent, sans couverture appropriée, ces derniers se trouvent dans l'impossibilité d'exercer, en tous cas dans des conditions de sécurité et de sérénité satisfaisantes.
Les causes de rejet sont variées et peuvent relever de risques considérés comme trop élevés, trop probables, non mesurables…, certains étant liés à des facteurs exogènes – par exemple les événements météorologiques sur un camping – et d'autres directement associés à l'activité – le conducteur de VTC, notamment quand il est occasionnel, le tatoueur… Chaque métier a ses particularités et constitue de la sorte une niche trop étroite pour que les compagnies fassent l'effort d'y apporter une solution.
Un moyen de répondre aux besoins des populations négligées consisterait à mieux capitaliser sur les technologies modernes, intelligence artificielle en tête, afin de concocter pour elles des contrats adaptés, le degré d'automatisation atteint alors autorisant leur viabilité, autant pour l'assureur que pour son client. Une telle orientation convient plus spécifiquement aux difficultés de quantification des aléas à prendre en compte, dont l'évaluation peut aujourd'hui profiter de la prolifération de données captées partout et à tout moment dans notre environnement « digital » contemporain.
L'autre piste qu'Éric suggère d'explorer cible plutôt les problématiques engendrées par le flou qui entoure les responsabilités portées implicitement par une multitude de professions, surtout celles qui ne sont pas encadrées légalement mais qui peuvent tout de même engendrer des sinistres de grande ampleur et aux conséquences financières insupportables. L'organisation d'assises – rassemblant les PME, les assureurs, leurs clients et les pouvoirs publics et destinées à formaliser les contours et les limites de ces responsabilités – représenterait une étape essentielle vers leur assurabilité.
Pour aller plus loin et entrer dans les détails… lisez le livre d'Éric 😀
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