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C'est pas mon idée !

lundi 27 mai 2024

L'IA dans la banque… mais pas sur la banque

IA
La finance est aussi friande d'intelligence artificielle que les autres secteurs économiques et ses représentants multiplient les annonces fracassantes sur leurs investissements et leurs projets… qui concernent cependant rarement des applications destinées aux clients. En la matière, une étrange tendance semble maintenant se dessiner.

À ce jour, la plupart des projets intégrant de l'IA – qui n'en ont d'ailleurs fréquemment que les apparences – s'adressent aux collaborateurs des institutions, entre assistants virtuels pour les conseillers et outils améliorés d'analyse de risques, par exemple. Pour l'instant, mettre de telles capacités directement entre les mains des utilisateurs de leurs plates-formes web et mobiles est généralement jugé trop dangereux et se cantonne donc, au mieux, à des expérimentations et des fonctions extrêmement précises.

Pourtant, deux enseignes nord américaines révèlent coup sur coup qu'elles travaillent sur des solutions ayant vocation à assister leurs clients, particuliers pour l'une et professionnels pour l'autre, sans intermédiaire. Pour RBC, d'abord, il serait ainsi question de recommander des produits – pas bancaires mais de consommation – en fonction de leur comportement et d'une projection de leurs besoins. Et pour le spécialiste du crédit automobile Ally, il s'agirait d'offrir aux vendeurs d'occasion une option leur permettant d'optimiser leurs transactions et leur inventaire dans sa place de marché.

La caractéristique commune à ces initiatives saute aux yeux : l'intelligence artificielle est mise en œuvre hors des cœurs de métier, dans des domaines adjacents. Naturellement, les cas d'usage en cause sont extrêmement intéressants et peuvent réellement apporter une forte valeur ajoutée à leurs cibles… pourvu qu'ils tiennent leurs promesses. Mais, bien qu'il soit hasardeux de généraliser ce qui n'est peut-être qu'un épiphénomène, il reflètent probablement la méfiance que suscite la technologie.

Les deux cas donnent l'impression d'une expérimentation qui se voudrait aussi discrète que possible, par crainte des conséquences qu'entraînerait un échec, notamment si les modèles déployés se mettaient à déraper. Dans ces conditions, il est difficile d'envisager de toucher un sujet aussi sensible que l'argent et les services bancaires et, en outre, il paraît préférable de limiter l'audience potentielle : les rares personnes qui s'intéresseront aux conseils d'achats de leur banque et les quelques concessionnaires adeptes de SmartAuction qui recevront éventuellement une alerte sur une opportunité.

Quelle est l'utilité d'un test organisé dans un contexte aussi éloigné des sujets financiers où l'IA est vantée comme une solution miraculeuse ? Idéalement, le choix de ces terrains de jeux, où la position de challenger laisse plus de place à l'aventure, constitue un moyen de convaincre à terme les décideurs de se lancer sur des thématiques plus stratégiques. En tout état de cause, s'ils croient réellement aux discours qu'ils portent régulièrement et à la révolution que doit, selon eux, provoquer l'intelligence artificielle, il faudra bien qu'ils se décident à aborder des usages concrets avec leurs clients…

RBC

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