Quelques jours après l'annonce par les Émirats Arabes Unis de leur nouvelle licence de « finfluenceur », une coalition de régulateurs menée par la FCA britannique communique sur ses actions de répression visant les personnes qui abusent de leur aura auprès des internautes afin de promouvoir ou distribuer illégalement des services financiers.
Outre celle du Royaume-Uni, les autorités d'Australie, de quatre provinces canadiennes, de Hong Kong, d'Italie… et des Émirats ont lancé à partir du 2 juin dernier une vaste campagne d'assainissement sur les réseaux sociaux en vue de combattre les individus aux audiences parfois immenses qui vantent des produits et mécanismes interdits, en général mettant en scène des scénarios d'enrichissement rapide, ou, plus simplement, endossent un rôle de conseil financier sans les agréments nécessaires.
Pour la seule FCA, l'opération a conduit à trois arrestations à Londres, la mise en examen de trois personnes (les mêmes ?), la convocation en entretien de quatre individus, l'envoi de sept courriers d'injonction (« cease and desist ») et l'émission de cinquante avertissements, inscrits sur sa liste officielle. Ces derniers s'accompagnent de 650 demandes de clôtures de comptes aux plates-formes sociales sur lesquelles ont lieu les faits reprochés et de cinquante requêtes de fermeture de sites web frauduleux.
Ces résultats, obtenus en une semaine, paraissent peut-être flatteurs mais ne sont-ils pas finalement un peu dérisoires face à l'ampleur du phénomène contre lequel il s'agit de lutter ? D'autant plus que les moyens engagés ont certainement été importants et, au vu de la manière dont l'initiative est présentée, ne pourront pas être maintenus en permanence… Toujours est-il qu'on peut retenir de cette expérience deux enseignements principaux, à méditer par tous les régulateurs de la planète.
Le premier concerne l'idée émirienne de définir un statut formel pour les « finfluenceurs » : au-delà des risques d'excès que celui-ci peut créer (comme je le suggérais dans mon article), le coup de filet de ce mois de juin démontre clairement que les législations existantes suffisent à affronter les dérives sur le terrain judiciaire. Le second est une évidence dans un monde « digital » où les frontières s'effacent : une coordination internationale (qui ne peut se limiter à 6 pays, incidemment) est indispensable pour espérer contenir l'explosion de fraude affectant le secteur financier.
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