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C'est pas mon idée !

mercredi 28 mai 2025

Les Émirats créent une licence de finfluenceur

SCA
En réaction aux inquiétudes croissantes que suscitent les excès et dérives des « finfluenceurs » ou influenceurs de la finance, et dans ce que je crois être une première mondiale, l'autorité des marchés des Émirats Arabes Unis instaure un mécanisme de licence dédié afin de renforcer la protection des investisseurs dans l'univers « digital ».

L'initiative s'inscrit dans une démarche plus globale qui vise à adapter les approches réglementaires traditionnelles aux comportements contemporains. Parmi ceux-ci, la progression fulgurante du recours aux réseaux sociaux pour être guidé, surtout chez les jeunes, représente un marqueur fort de notre époque. Il semble logique que les garde-fous mis en place pour les métiers historiques du conseil financier prennent en compte ce phénomène… dont Dubaï est rapidement devenue une source majeure.

Le texte adopté a toutefois une portée particulièrement large, puisqu'il concerne tout individu qui offre, depuis le territoire des EAU, des recommandations d'investissement ou, plus généralement, d'ordre financier (tout ce qui a trait à des services et actifs de toutes sortes) à travers des médias électroniques ou classiques (comprenant donc, outre les plates-formes sociales, la publication d'articles, le partage d'opinions et d'analyses, la participation à des événements ou à des forums, les apparitions publiques…).

L'institution se félicite de sa réactivité face aux changements du paysage de l'investissement et de son positionnement comme terre d'accueil des nouveaux acteurs de la finance, qu'elle matérialise par la gratuité des procédures d'enregistrement (pendant trois ans). Son ambition est bien sûr, comme dans d'autres domaines, de prendre une place de premier plan au niveau régional, voire global, en maintenant l'équilibre entre un cadre légal accommodant et la protection du consommateur.

Une telle perspective devrait logiquement attirer l'attention de tous les régulateurs de la planète, confrontés aux mêmes risques, que, à ce jour, ils ne traitent, au mieux, que par l'intermédiaire de codes de conduite volontaires ou autres dispositifs équivalents. Pourtant l'exemple émirien expose au grand jour la difficulté à aller plus loin : entre le périmètre considéré, qui est tellement vague qu'il pourrait s'étendre bien au-delà de la cible (potentiellement) problématique, et l'absence de détails sur les exigences imposées aux intéressés, qui laisse entrevoir une autre zone de flou, la rapidité de déploiement a peut-être sacrifié l'efficacité et la viabilité de la réglementation proposée.

Siège SCA

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