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C'est pas mon idée !

vendredi 9 février 2024

Le danger du conseil financier sur TikTok

TikTok
J'ai déjà évoqué dans ces colonnes le phénomène #FinTok – c'est-à-dire l'utilisation de TikTok, entre autres réseaux sociaux (YouTube est également concerné), comme source de conseils en gestion de finances personnelles. À l'occasion d'un article de C|Net Money, je m'attarderai cette fois sur les dangers inhérents à ces pratiques.

Selon une étude, trois américains sur quatre de la Génération Z se fient aux plates-formes sociales – et TikTok figure en tête de liste – quand ils recherchent des informations ou de l'aide autour de problématiques budgétaires de la vie courante telles que l'épargne, les revenus passifs, l'investissement sur les marchés, la préparation de la retraite (oui, beaucoup y pensent tôt dans leur existence), la maîtrise de l'endettement… (dans l'ordre décroissant des priorités de leurs préoccupations).

Malheureusement, la nature du média et de ses algorithmes de recommandation fait que, en matière de finance, le meilleur côtoie le pire et que, par exemple, des interrogations à propos de réduction du solde de carte de crédit débouchent rapidement sur des vidéos suggérant des pratiques illicites ou promouvant des arnaques à l'enrichissement rapide. Dans le seul registre des transactions boursières, 63% des contenus partagés comporteraient ainsi des éléments trompeurs ou fallacieux.

Dans une telle situation, susceptible de ruiner des vies entières, l'article de C|Net Money tente classiquement de sensibiliser les jeunes aux risques auxquels ils s'exposent, à travers une petite série de « réflexes » de pondération et de protection à acquérir en vue de séparer le bon grain de l'ivraie et de s'assurer de la qualité des « influenceurs » dont ils écoutent et appliquent les préconisations. Le principe est similaire aux démarches pédagogiques de lutte contre l'infox en général sur les réseaux sociaux.

#FinTok

Or de la même manière que les organes de presse sont normalement les mieux placés pour combattre la désinformation, les banques sont certainement les plus à même de contrer les dérives qui affectent directement le porte-monnaie de leurs clients (et, incidemment, perturbent leur relation avec eux quand ils sont entraînés dans des aventures précaires). Outre la responsabilité naturelle de l'industrie dans l'éducation et l'accompagnement financiers des citoyens, la défense contre les charlatans et autres faux gourous constitue une seconde exhortation à s'impliquer dans ce domaine.

Bien sûr, quelques établissements (dont BBVA, sur une thématique particulière) installent leur propre présence sur TikTok afin de faire entendre leur voix, sans filtre. Cependant, les modes de consommation de cet outil et les habitudes de ses utilisateurs appellent probablement une approche différente. Peut-être faudrait-il plutôt engager des collaborations avec des personnalités reconnues par leurs pairs, sans empiéter sur leur liberté de création mais en garantissant la validité de leurs messages.

Quoi qu'il en soit, la ligne est claire : si des acteurs sérieux ne s'emparent pas promptement et sérieusement du conseil financier « opérationnel », les individus qui en ont plus que jamais besoin et, étonnamment, dans une certaine mesure, le demandent explicitement savent désormais où le dénicher. Hélas sans avoir pleine conscience des pièges qui les attendent, faute des connaissances de base… qu'il faudrait donc aussi leur inculquer en amont. Autant de chantiers à aborder de toute urgence !

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