Les fonds indiciels (ETF) sont aujourd'hui devenus un des véhicules d'investissement préférés des épargnants, en raison de leur simplicité (et de leur coût réduit) en comparaison d'interventions directes sur les marchés. Mais, bien qu'ils soient aussi composés de titres de sociétés, ils en masquent certains aspects… dont la faculté d'exprimer ses choix en assemblée générale. BlackRock veut remédier à cette lacune.
Habituellement, les actions acquises dans le cadre de fonds mutualisés (de toute nature) sont considérées comme détenues par leur gestionnaire, qui jouit de ce fait des avantages spécifiques associés à ce statut, dont les droits de vote. Or, depuis quelques mois, le géant du secteur commence à changer cette règle pour les investisseurs institutionnels, qui disposent donc maintenant, avec une partie des instruments auxquels ils ont accès, de la possibilité d’exercer directement cette prérogative.
Et la démarche n’en est qu’à ses débuts puisqu’une expérimentation est actuellement organisée [PDF] en vue d’offrir un service équivalent aux particuliers. Dans un premier temps, seul un fonds sera concerné – sur l’indice Standard & Poor’s 500, probablement le plus représentatif et le plus populaire, avec près de 400 milliards de dollars sous gestion, dont 200 portés par le grand public. Après cet ajout, la moitié des 5 200 milliards d’encours de l’établissement sont désormais éligibles au vote individuel.
De toute évidence, la logistique requise afin de collecter les préférences des plus de 3 millions de personnes concernées et de les reporter lors des scrutins peut rapidement devenir très complexe. Aussi, contrairement aux acteurs professionnels, qui, dans certaines circonstances, obtiennent une totale liberté de décision, monsieur et madame tout-le-monde se verront uniquement proposer une sélection de 6 politiques globales telles que recommandées par des entreprises de conseil reconnues.
Cette phase de test (de grande ampleur, tout de même) a pour principal objet d'évaluer l'intérêt des investisseurs pour une implication dans la vie des entreprises dans lesquelles ils ont placé leurs économies. Naturellement, cette dimension sera également corrélée avec le ressenti vis-à-vis de la qualité de l'expérience déployée, déterminante pour l'adhésion des utilisateurs. Des évolutions de format, notamment autour des modalités de participation, pourraient donc intervenir avant toute généralisation.
À l'heure où les résolutions en matière de responsabilité sociale et environnementale des organisations sont de plus en plus prééminentes dans les assemblées générales… mais aussi très régulièrement rejetées pour des considérations purement financières, la restitution du pouvoir de décision à des millions de petits actionnaires indirects jusqu'ici sans voix au chapitre pourrait représenter une occasion de changer la donne. À tout le moins, on mesurera de la sorte leurs priorités et leurs engagements…
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