Dans le secteur financier, la connaissance du client est un impératif réglementaire autant qu'un moyen de réduire la fraude ou des défaillances pénalisantes et elle ne peut se réduire à un contrôle à l'entrée en relation. Alors, afin de promouvoir un suivi permanent, Capgemini propose à ses clients un bac à sable de « KYC perpétuel ».
Que ce soit pour répondre aux exigences légales de maintien à jour des informations détenues sur les clients ou qu'il s'agisse de s'assurer que, par exemple, la qualité d'un emprunteur ne s'est pas dangereusement dégradée depuis la souscription d'un crédit, ce principe de veille continue représente une solution idéale puisque, dans son incarnation la plus aboutie, il déclenche une alerte dès que survient un changement important dans la situation d'une contrepartie, permettant de réagir au mieux et au plus tôt.
Comme le souligne Capgemini, les bénéfices, pour une institution financière, ne s'arrêtent pas à une meilleure réactivité : l'automatisation qui caractérise ces offres autorise une réduction des coûts, d'autant plus sensible qu'une bonne partie des traitements nécessaires sont aujourd'hui manuels et consommateurs de ressources.
Par ailleurs, ces dispositifs instaurent normalement des mécanismes de surveillance sur des sources de données externes (multiples), évitant ainsi de devoir solliciter régulièrement les clients et, potentiellement, de les irriter quand, cas évidemment le plus fréquent, ils n'ont aucune modification à déclarer. L'expérience utilisateur a tout à gagner à éliminer ce genre d'interactions intempestives sans valeur ajoutée.
Pourtant, en dépit de ses avantages, le « KYC perpétuel » semble rencontrer quelques difficultés à s'imposer dans les pratiques. Considérant, probablement avec raison, que le motif de ces hésitations tient au conservatisme de l'industrie et aux craintes sur la fiabilité d'une nouvelle méthode, Capgemini propose donc aux établissements intéressés un environnement protégé dans lequel ils peuvent l'expérimenter sans risque.
Tout en retenant une architecture flexible et évolutive, le bac à sable est vraiment conçu pour s'adapter aux contraintes classiques des grands groupes bancaires (ou d'assurance). En particulier, il semblerait qu'il soit prêt à être déployé dans leurs propres centres de production informatiques (infonuagiques ou non), de manière à garantir une protection optimale des données manipulées. Il n'en intègre pas moins un ensemble d'outils provenant de différents fournisseurs spécialisés collaborant à l'initiative.
L'annonce de Capgemini a tout de même un aspect très surprenant. Il n'est en effet question que d'un espace de test et jamais n'est évoquée l'hypothèse d'une mise en œuvre opérationnelle, en production ! Présenter une maquette n'a aucun sens si ceux qui peuvent « jouer » avec n'ont pas de perspective claire de ce qu'ils pourront tirer concrètement de leur évaluation. Je soupçonne que la stratégie du cabinet de conseil consiste à proposer une approche de développement ad hoc, ce qui serait non seulement décevant mais réduirait en outre la valeur démonstrative du bac à sable.
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