Quelques jours après le lancement de la « banque agentique » par Griffin et alors que l'industrie dans son ensemble peine à s'adapter aux exigences de la finance ouverte, l'assurance découvre aujourd'hui son pionnier des services prêts à l'emploi pour les applications de l'intelligence artificielle, sous les traits de l'américaine Sure.
L'approche, commune aux deux entreprises, devrait s'imposer rapidement comme un standard, puisqu'il s'agit de décliner des API existantes dans un format conforme au « Model Context Protocol » (MCP) initialement développé et partagé (sous licence libre) par Anthropic. Ce dernier permet de garantir la compatibilité des fonctions exposées avec les plates-formes qui l'adoptent, de plus en plus nombreuses, et ainsi d'autoriser facilement leurs agents virtuels à exécuter des actions de manière autonome.
La solution proposée par Sure couvre tout le cycle de vie de l'assurance, depuis la création instantanée de devis en fonction de la demande du client jusqu'à la gestion de sinistre et son suivi, en passant notamment par la contractualisation – encadrée par des paramètres prédéterminés – et la gestion administrative des polices. Ainsi armé, un robot est en mesure de prendre en charge tous les besoins du client sans requérir au préalable la mise au point d'une application devant orchestrer ces différentes tâches.
Naturellement, l'offre couvre la totalité de la gamme de produits (et d'assureurs) proposés par Sure et la conformité réglementaire est nativement intégrée grâce à la définition de garde-fous spécifiques. Avec les contrôles instaurés au niveau de la souscription, ces mécanismes sont destinés à rassurer les partenaires de la startup désireux de se lancer, qui, on s'en doute, craignent les hallucinations et autres erreurs susceptibles de mettre en jeu leur réputation, voire leur responsabilité juridique.
Sans surprise, le dispositif est pour l'instant déployé uniquement en test beta. Les premiers retours des expérimentations laissent (évidemment) entrevoir d'excellents résultats. Cependant, les gains de temps évoqués – de 95% sur la souscription et 80% sur les réponses du support – ne mentionnent pas leur référence et pourraient plutôt relever d'une situation d'origine catastrophique. Par ailleurs, ils ne portent, tout comme le taux de satisfaction élevé dont il est fait mention, que sur l'entrée en relation.
Enfin, comme toujours avec les automates, il ne faut pas exclure que les réactions initiales, stimulées par la nouveauté, ne se dégradent au fil de l'accoutumance. En conclusion, il peut être intéressant de prendre en main la technologie afin d'en appréhender les capacités et les limitations mais il conviendra de mesurer la qualité ressentie sur le long terme pour ne pas dégrader la confiance des assurés. Autre question, récurrente, les acteurs du secteur, généralement enclins à une extrême prudence, sont-ils prêts à confier leur relation client à l'intelligence artificielle ?
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