En synthèse, le bilan est globalement mitigé : la banque met en avant un certain nombre d'initiatives mais beaucoup de celles-ci sont locales (limitées à une filiale) et elles ne démontrent pas une volonté de réduction "agressive" des émissions de gaz à effet de serre (GES). Même si quelques-unes de ses concurrentes sont plus avancées, je crains que ce constat ne soit représentatif du secteur financier en général...
Ainsi, pour ce qui concerne la réduction de la consommation énergétique de l'informatique, une des principales sources d'émission de GES dans les entreprises de services, le programme "Green IT" de la DSI cité par le rapport semble manquer d'ambition puisqu'il se concentre sur un petit nombre d'actions, plutôt ponctuelles :
- L'attention à l'utilisation de composés nocifs pour l'environnement dans les matériels ;
- Le recyclage des équipements arrivant en fin de vie ;
- La mise en place de la solution NightWatchMan (qui permet de piloter à distance l'allumage et l'extinction des PC de bureau, sans gêne pour les utilisateurs), malheureusement toujours limitée au Royaume-Uni (où elle permet de réduire la consommation électrique de 50% depuis 2007, selon BNP Paribas) et dont l'extension à d'autres implantations reste "en cours".
Le bilan global, relativement élevé, des émissions de GES liées à la consommation énergétique, qui s'établit à 2,34 tonnes d'équivalents CO2 par salarié, reflète finalement ce manque d'ambition.
Parmi les autres initiatives qui nous intéressent, liées d'une manière ou d'une autre à l'utilisation des technologies pour réduire l'empreinte environnementale de la banque, on peut noter :
- Les trajets domicile - travail dont on peut considérer qu'il s'agit du seul domaine où la banque est réellement "en pointe", puisque la plupart des grandes entreprises ignore ce poste dans leurs évaluations d'émissions de GES. La méthode employée reste approximative (la marge d'erreur estimée est de 20%) mais permet de se rendre compte de son impact, évalué à 38% (soit 2,39 tonnes d'équivalent CO2 par salarié) des émissions du groupe en France. Dans le domaine, BNP Paribas promeut l'utilisation des transports en commun (plutôt "mollement", cependant) et a également mis en place un service de covoiturage qui rencontre un certain succès, avec 10 000 visites du site en 2009.
- Les déplacements professionnels, qui représentent 36% des émissions de GES et pour lesquels la banque a mis en place quelques initiatives (modestes) : préférence pour les déplacements en train et promotion de la téléphonie et de la visioconférence...
- L'immobilier, pour lequel des outils de pilotage "intelligents" de l'éclairage, du chauffage et de la climatisation sont en cours de généralisation en vue de réduire la consommation énergétique, notamment dans le réseau d'agences en France.
- La consommation de papier, qui reste élevée, à près de 200 kg par salarié et pour laquelle, en dehors de mesures "faciles" (comme l'impression des relevés de compte en recto-verso et la sensibilisation des collaborateurs), ne fait l'objet de mesures concrètes que dans quelques filiales.
- Le recyclage des consommables (papier et cartouches d'encre), dont on peut tout de même espérer qu'il est désormais standard dans les grandes entreprises.
BNP Paribas a reçu une note de 81/100 de la part du Carbon Disclosure Project (CDP 2010), plaçant la banque dans le top 10 mondial du secteur financier pour sa politique environnementale.
RépondreSupprimerCe classement est certainement du, pour une large part, à la politique d'investissement du groupe, plus qu'à ses actions directes en faveur de l'environnement. Mais, à mon avis, il démontre également que l'ensemble du secteur a encore beaucoup de chemin à parcourir et que les critères du CDP ne sont pas très exigeants...