À la rencontre des préoccupations croissantes vis-à-vis des prix de l'énergie et des enjeux du développement durable, la néerlandaise ABN AMRO présente une initiative originale à l'intention de sa clientèle d'entreprises consistant à leur proposer une coordination de bout en bout d'installations photoélectriques sur leurs bâtiments.
Le point de départ de l'aventure a été une simple observation : bon nombre de dirigeants de sociétés s'inquiètent de l'explosion de leurs charges, mais, bien qu'ils soient généralement conscients des possibilités de réduire leurs factures d'électricité grâce au déploiement de panneaux solaires, l'ampleur et la complexité d'un tel projet, bien loin de leurs compétences et de leur zone de confort, les découragent de se lancer. L'idée de la banque se résume donc à leur fournir l'assistance nécessaire pour franchir le pas.
Concrètement, l'équipe ABN AMRO dédiée assume l'organisation de A à Z, depuis une première réunion d'étude, sans engagement, au cours de laquelle sont définis les objectifs envisagés et les conditions de réalisation, jusqu'au chantier de mise en œuvre et la certification finale, par l'intermédiaire de partenaires triés sur le volet, en passant par la préparation, toujours gratuite, du plan détaillé et une visite préalable de contrôle de faisabilité (conduisant à un éventuel ajustement du projet) avant accord définitif.
Naturellement, le dispositif englobe la dimension budgétaire de l'équation. Outre la prise en considération des aides et subventions à solliciter, ABN AMRO met également en avant ses différentes options de financement – prêt classique à l'équipement, crédit-bail, voire location brute –, dont la contractualisation est évidemment intégrée de manière transparente dans le processus. Le volet assurantiel est également couvert, notamment du point de vue de la compatibilité des travaux prévus avec les polices souscrites.
Si cette opportunité de vendre des produits financiers dans le cadre de la démarche d'accompagnement est une évidence, elle ne semble pas vraiment en constituer la principale motivation. La banque donne ici plutôt l'impression de vouloir avant tout répondre à un besoin latent de ses clients, à défaut d'autre solution disponible sur le marché, en jouant sur son alignement avec les enjeux environnementaux qu'elle défend ardemment. Le sujet reste cependant porté, à ce stade, par la structure d'innovation et toutes les hypothèses de modèle économique n'ont peut-être pas été explorées.
Dans une perspective plus générale d'incursion d'une institution dans un territoire extra-financier, ABN AMRO est dans une position idéale où sa légitimité n'entre pas en ligne de compte, puisque la solution qu'elle introduit comble une lacune béante. Pourtant, ne serait-il pas plus logique, cohérent… et générateur de confiance, en particulier du point de vue des entreprises qui désirent s'équiper, que ce soit l'industrie photovoltaïque elle-même qui prenne la responsabilité du pilotage des projets, aspects bancaires inclus ?
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