Les résultats d'un sondage commandité par BlackRock dressent un panorama sans surprise mais formel et objectivé de la perception et de l'attitude des français en matière de sérénité financière, fournissant indirectement un certain nombre de pistes à explorer aux acteurs (de toutes catégories) qui désireraient contribuer à son optimisation.
Les facteurs de sérénité
Premier acte, les consommateurs ont une vision assez précise et correcte, quoique teintée culturellement, des facteurs qui participent à leur bien-être. Ce qui les rassure le plus est (ou serait) de disposer d'une réserve d'argent permettant d'affronter les aléas de la vie – mais aussi de réaliser leurs projets – tandis que le niveau de revenus, présent et futur (à l'heure de la retraite), vient juste derrière. Le patrimoine immobilier représente un autre élément incontournable, pour près d'un tiers de l'échantillon (31%).
Dans ses conditions, les intéressés savent parfaitement quelles initiatives les aideraient à améliorer leur situation. Les gestes d'épargne arrivent ainsi en tête de liste (cités par 71% des répondants), suivis par la sobriété dans la consommation (facilitant les précédents) et l'acquisition d'une habitation. Petit bémol, évidemment important pour BlackRock, l'investissement, qui, logiquement, ne devrait être qu'un moyen parmi d'autres de mettre de côté est envisagé par moins d'une personne sur trois.
La réalité face à la théorie
Si ces principes sont sains et reflètent une bonne appréhension des enjeux, les contraintes du quotidien nuisent fortement à leur concrétisation. D'emblée, 45% de nos concitoyens déclarent ne pas être sereins vis-à-vis de leurs finances personnelles. Leur plus grande inquiétude concerne la hausse des prix, loin devant le contexte géopolitique ou la transition écologique, par exemple. Dans un registre pratique, un quart d'entre eux n'ont pas de quoi tenir plus d'un mois en cas de perte de leurs revenus.
Il n'est rien d'étonnant dans ce constat puisque, quand une majorité estime qu'il est facile de gérer ses dépenses – certes un peu moins sur les gros achats (électroménager, voiture…) –, ils sont plus nombreux à trouver difficile d'épargner (49%) et encore plus d'investir (60%)… alors même que 48% possèdent déjà un portefeuille et qu'un sur cinq prévoit de franchir le pas. Or, dans ce domaine, les connaissances sont plutôt bonnes mais néanmoins entachées de quelques a-priori passablement contre-productifs.
Les lacunes à combler
Ce sont justement ces erreurs de jugement, ainsi que les freins clairement énoncés, qui procurent les meilleures idées, dont beaucoup sembleront triviales, en vue de stimuler le bien-être de la population. Dans le seul périmètre de l'investissement, la complexité des produits financiers, la peur de tout perdre, le sentiment de ne pas comprendre les mécanismes en jeu, l'absence d'outil convivial, le temps qu'il faut consacrer… voilà autant de craintes auxquelles il faut impérativement répondre.
Il ne devrait pas être si compliqué, pour peu qu'on s'en donne la peine, de se débarrasser des habitudes historiques de recours au jargon d'expert, de procédures intimidantes (notamment celles de qualification de l'aversion au risque), d'attitudes hautaines des conseillers et autres obstacles en tout genre, et, au contraire, de rendre le sujet limpide et transparent grâce à un accompagnement bienveillant et constant, qui peut aussi bien s'incarner via un interlocuteur humain ou sous forme « digitale ».
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