Dans un contexte de difficulté croissante d'accès à la propriété immobilière, une étude menée par Lloyds Bank révèle une évolution des comportements des jeunes britanniques qui persistent malgré tout à entretenir le rêve de posséder leur chez-soi (et rien n'interdit de penser que leurs alter ego d'autres pays suivent la même voie).
Les prix élevés, sans perspective d'accalmie à moyen terme, et les contraintes imposées sur les modalités de financement représentent naturellement les principaux problèmes auxquels sont confrontés les aspirants à l'acquisition d'une première résidence. Bien qu'une majorité (62%) des moins de 35 ans, concernés en priorité, continuent à préférer franchir l'obstacle en couple, afin d'en répartir la charge, ils sont également de plus en plus nombreux à envisager des stratégies alternatives.
En particulier, alors que, par sentiment de honte (pour la moitié d'entre eux), ils deviennent réticents à solliciter leurs parents, notamment pour une contribution à leur apport initial, la perspective d'un achat en commun avec un ou une amie, un frère ou une sœur, s'ancre dans les mœurs. Pour les 51% de répondants qui sont dans ce cas, leur motivation est, bien sûr, l'opportunité financière, largement en tête, suivie par la confiance en la personne considérée… l'absence d'autre choix arrivant loin derrière.
Étonnamment Lloyds Bank n'aborde pas le sujet dans sa communication mais ces résultats devraient susciter une réaction de la part des institutions financières. En effet, le crédit immobilier (ou hypothécaire, en l'occurrence) est généralement ciblé en direction des familles, qui en constituaient jusqu'à maintenant la clientèle privilégiée. Aujourd'hui, il semblerait nécessaire de prendre en compte une typologie émergente d'emprunteurs en copropriété, plutôt associés par intérêt (sans aucune connotation péjorative) que dans l'optique de fonder une famille et lui offrir un foyer.
Les spécificités de ces dossiers mériteraient sans doute un traitement adapté, aussi bien en amont, dans les approches marketing, que dans leur mise en œuvre opérationnelle. Ainsi, l'enquête de Lloyds Bank s'accompagne de recommandations évoquant, entre autres, l’exigence impérative de parler d'argent, de budget, de gestion de finances personnelles… avec son partenaire d'acquisition : ce pourrait être le socle d'un accompagnement dédié, évidemment différent de celui proposé à des conjoints.
Face aux difficultés de la vie ou de la conjoncture, les consommateurs ajustent leurs habitudes en profondeur. Les banques qui répondent à ces situations uniquement au premier degré, en essayant tant bien que mal de compenser les handicaps qui s'accumulent, sont vouées à perdre le contact avec eux. Elles doivent apprendre à identifier et comprendre leurs nouveaux comportements, de manière à leur fournir des solutions pertinentes, correspondant à leurs aspirations et leur contexte.
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