Le service client est un des principaux domaines dans lesquels les entreprises, notamment du secteur financier, expérimentent le potentiel de l'intelligence artificielle, espérant secrètement qu'elle leur permettra de réduire leurs coûts. Une enquête de Gartner, révélant les réticences des consommateurs, incite toutefois à la prudence.
En dépit des taux de satisfaction élevés qu'affichent les pionniers, les inquiétudes exprimées par une majorité (64%) des plus de 5 000 personnes interrogées prolongent de toute évidence les irritations que génèrent parfois – souvent ? – les assistants virtuels et signalent une défiance manifeste à la fois vis-à-vis des technologies sous-jacentes – la familiarité avec des outils tels que ChatGPT ne suffit pas à rassurer (au contraire ?) – et des organisations qui envisagent de les mettre en œuvre.
Dans ce dernier registre, la préoccupation numéro un (pour 6 sondés sur 10) concerne l'accès à un interlocuteur humain. Les intéressés craignent en effet que ne redoublent les obstacles qu'ils rencontrent aujourd'hui avant d'obtenir une réponse à leurs interrogations les plus complexes, l'IA servant en quelque sorte de prétexte à retarder toujours plus le transfert des demandes vers un individu. Petite surprise, le deuxième motif de rejet (à 46%) porte sur un aspect social, à savoir les emplois sacrifiés.
Du côté des solutions, peut-être sous l'influence d'une certaine tendance médiatique à mettre en avant les hallucinations, une partie significative des futurs utilisateurs (42%) se soucient des risques de réponses fausses, susceptibles de les entraîner dans des erreurs plus ou moins dramatiques dont la responsabilité pourrait être difficile à déterminer. Un quart de l'échantillon cite en outre les possibles biais des modèles déployés et la menace qu'ils font peser sur le traitement équitable des clients.
Face à cette rébellion massive – qui, dans des déclarations extrêmes, conduirait plus de la moitié des personnes à changer de fournisseur si le leur décidait de recourir à l'intelligence artificielle dans le cadre de ses services d'assistance –, les analystes de Gartner recommandent instamment de prendre les devants afin de réduire les angoisses. Un exemple consisterait ainsi à expliquer dès le début d'une conversation les conditions dans lesquelles l'appel sera transmis à un représentant en chair et en os.
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