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C'est pas mon idée !

vendredi 11 mars 2022

Un robot-conseiller pour l'épargne salariale ?

Fundvisory
Un récent article de l'Agefi à propos de l'intégration de quelques fonctions de robot-conseiller, fournies par Fundvisory, au cœur de la plate-forme d'épargne salariale de Natixis nous procure une nouvelle occasion de nous attarder sur la complexité de l'accompagnement des consommateurs dans la gestion de leurs finances personnelles.

Dans l'optique d'encourager ses clients à dynamiser leur portefeuille, l'institution à mis en place, en partenariat avec la startup, un parcours consacré à la revue de leur profil de risque. Sous une forme classique, un questionnaire permet de collecter quelques informations importantes, par exemple sur le niveau de revenus ou les projets d'avenir. En les combinant avec la sensibilité aux fluctuations de cours, est proposée l'allocation considérée comme idéale, qui peut alors être adoptée en quelques gestes.

Environ 70% des personnes ayant tenté l'expérience ont abouti à une recommandation plus audacieuse (contre seulement 10% pour une orientation plus prudente, les derniers 20% suggérant le statu quo). Ces résultats reflètent évidemment une forte déficience des procédures mises en place lors des versements réalisés par les entreprises et, a contrario, démontrent (si les algorithmes ne sont pas trop optimistes) la valeur d'une exploration des motivations de l'investisseur afin de lui délivrer un conseil de qualité.

En revanche, le cas cité d'EDF illustre les limites de l'exercice : parmi ses quelques 200 000 bénéficiaires enregistrés, qui y recourent vraisemblablement pour l'intéressement et la participation aux résultats de la société, 10% se sont aventurés à tester la nouvelle option sur leur espace de gestion en ligne en un an, 3 500 ont communiqué les données demandées et seulement 577 sont allés jusqu'au bout de la démarche, à savoir l'arbitrage de leur portefeuille. Le responsable du projet se déclare « un peu déçu »…

Fundvisory – Solutions d'Épargne Digitale

Si le déficit d'information, invoqué pour justifier la débâcle (et facile à corriger), peut effectivement expliquer la faible proportion de passage à l'acte, il ne suffit pas à éclairer le taux de transformation calamiteux (moins de 3% !). On peut accuser l'expérience utilisateur, encombrée par les petites frictions du changement d'interlocuteurs, voire les incidents (je rencontre une erreur à chaque tentative de passage dans l'interface de Fundvisory). Mais il existe des causes plus profondes et plus conséquentes.

La (triste) réalité est le désintérêt relatif des français (et d'autres populations, probablement) pour l'évolution de leurs économies dans un temps long. Le problème est d'autant plus flagrant avec l'épargne salariale, qui arrive automatiquement, selon le calendrier de l'employeur, qui est donc perçue de manière très particulière et qui est presque oubliée jusqu'au moment-clé du déblocage. Dans ces conditions, il est difficile d'inciter l'individu à se préoccuper sérieusement de ses choix d'investissement.

Comme toujours, la meilleure solution consisterait à combiner une approche à 360° des finances personnelles (ou, à tout le moins, du patrimoine, ainsi que l'esquisse d'ailleurs Natixis Interépargne avec Budget Insight, dans un mode de simple consultation hélas bien trop limité) avec une démarche pédagogique adaptée et un accompagnement rapproché, proactif et contextuel. L'acteur, institutionnel ou trublion de la FinTech, qui appréhendera l'ensemble de ces besoins chez ses clients aura fait un grand pas en avant.

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