Les labs d'innovation sont monnaie courante dans les institutions financières. En revanche, ceux qui produisent des résultats probants sont beaucoup plus rares. Le lancement de la deuxième édition du programme Magic Makers de Metro Bank nous procure une excellente occasion d'analyser ce qui peut expliquer le succès de la première.
Lorsque la jeune banque britannique présentait sa démarche, il y a tout juste un an, elle ressemblait à beaucoup d'autres. Conçue en collaboration avec le cabinet spécialisé L Marks, elle est focalisée sur la recherche de jeunes pousses susceptibles de renforcer ses capacités sur différents domaines prédéterminés. À l'issue d'une sélection rigoureuse, celles qui sont retenues sont accueillies pour une incubation immersive de 10 semaines, destinée à tester et valider leur solution, avec un accompagnement dédié.
Pour la session inaugurale, trois startups ont été enrôlées, une pour chacune des thématiques soumises alors : un logiciel de co-navigation pour les « moments magiques », un super assistant vocal pour l'efficacité opérationnelle et un outil de cartographie des données et des processus pour la connaissance des clients. Au terme de leur parcours dans l'établissement, toutes ont démontré leur adéquation à ses besoins et sont désormais en phase d'implémentation. La performance est exceptionnelle !
Quels sont donc les facteurs qui rendent un tel exploit possible ? Un des plus importants, selon moi, réside dans la formulation du challenge. En effet, Metro Bank définit avec une précision optimale les problématiques pour lesquelles elle se met en quête de partenaires, ce qui sous-entend notamment qu'un plan est en place en amont, avec des ressources et un budget réservés, non seulement pour la période d'incubation mais aussi pour la réalisation du projet final envisagé. Exprimé autrement, il n'est pas question de vagues explorations dans l'espoir de trouver (par hasard) une bonne idée.
Un autre aspect de l'initiative qui mérite l'attention est le soin pris dans le choix des entreprises. Les experts de L Marks scrutent l'ensemble du marché afin d'identifier les pépites qui correspondent le mieux aux critères de la banque et restreignent volontairement la décision finale à un petit nombre d'heureuses élues, mais qui ont de véritables chances de réussir. Après tout, le recours à des startups a justement pour but d'éviter les échecs des étapes d'idéation et de prototypage d'une démarche classique.
La deuxième saison des Magic Makers vient donc de débuter, en reprenant les mêmes recettes. Quatre sujets sont cette fois proposés, parmi lesquels les dimensions communautaires et de responsabilité sociale et environnementale prennent un relief particulier. Instruits des retombées qu'ils peuvent en attendre, les acteurs concernés s'empresseront certainement de postuler… plus, en tous cas, qu'auprès des incubateurs génériques et sans objectif concret qui prolifèrent dans le secteur financier.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Afin de lutter contre le spam, les commentaires ne sont ouverts qu'aux personnes identifiées et sont soumis à modération (je suis sincèrement désolé pour le désagrément causé…)