La fraude bancaire n'en finit plus de progresser et les escroqueries par téléphone figurent parmi les plus fréquentes et les plus lucratives. Face à l'ampleur du phénomène, les principaux établissements britanniques mettent leurs forces en commun au sein d'une structure dédiée qui expérimente la mise en place d'un numéro d'urgence national.
D'innombrables campagnes de sensibilisation sont menées et des messages sont diffusés régulièrement dans les communications officielles, en ligne et dans les agences, rappelant les règles de bon sens destinées à éviter les détournements d'identité ou de fonds : ne pas se fier à un interlocuteur qui se présente comme un employé de la banque ou d'un fournisseur puis demande d'effectuer un virement ou une autre opération… et signaler les faits auprès des services spécialisés pour enquête et riposte, le cas échéant.
Probablement parce que cette dernière recommandation est rarement suivie, ce qui nuit à la rapidité d'intervention pour mettre fin aux offensives délictueuses, l'organisme à but non lucratif Stop Scams UK, qui rassemble plusieurs banques (représentant environ 70% du marché) et la plupart des opérateurs de télécommunication du pays, a donc décidé de mettre à la disposition des consommateurs un numéro court qui devrait leur faciliter la tâche en leur évitant de devoir rechercher les coordonnées de contact appropriées.
Le mécanisme se veut très simple, puisqu'il consiste uniquement à transférer automatiquement les appels au 159 vers le service ad hoc de l'établissement principal de la personne qui l'a composé (aucun détail n'est fourni sur le fonctionnement interne, mais il s'agit vraisemblablement d'une mise en correspondance par les numéros de téléphone des clients). En cas d'impossibilité, par exemple si le teneur de compte ne fait pas partie des partenaires du système, un routage manuel est tout de même tenté.
Depuis son démarrage, en septembre, l'initiative est abordée comme un pilote, d'une durée prévisionnelle d'un an. Son objectif est, naturellement, de confirmer la validité du concept, à savoir, plus précisément, son impact réel sur la réduction de la fraude. En cas de succès, l'ambition serait de transformer le 159 en numéro universel, actif pour la totalité de la population, de la même manière que les standards déjà existants pour les urgences de police ou de santé (en espérant qu'il soit aussi bien mémorisé).
L'aspect le plus intéressant de l'approche britannique est certainement la démonstration par son industrie financière, acteurs historiques et nouveaux entrants confondus, de sa compréhension et sa prise en compte de l'impératif de collaborer afin de lutter efficacement contre la criminalité. Le niveau de risque est désormais trop élevé, sans aucun signe d'accalmie, pour que les démarches individuelles et locales suffisent…
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